Pourim est une fête très sainte, tellement que le Ari Zal nous dit que Yom HaKipourim s’appelle ainsi parce qu’il est KéPourim, comme Pourim, ce qui veut dire que Pourim est plus grand que le jour de Kippour. On peut se demander pourquoi ce jour est-il aussi important, si bien que l’on dit “il faut donner à tous ceux qui tendent la main” c’est à dire on ne doit pas vérifier si la personne est vraiment dans le besoin mais lui donner avec abondance.

Plus encore, “tous celui qui tend la main” sous entend celui qui demande au Saint bénit soit-Il, et on doit donner sans vérifier s’il est dans nos critères pour recevoir. Nos sages nous ont donné plusieurs raisons à cela et je voudrai m’arrêter sur l’une d’entre elles. Quand Aman a voulu exterminer le Peuple juif, il a dit à Assuérus, “il y a un peuple dispersé et divisé entre les peuples”. Et quand Esther demanda à Mordékhaï de prier pour elle afin qu’elle réussisse à faire annuler le décret, elle lui dit : “va réunir tous les Juifs”. Ainsi nous avons reçu la réponse, notre force est dans notre unité !

La paix entre nous est le remède à tous nos maux que ce soit à la maison ou dehors. Nos sages disent bien que Le Saint béni soit-Il n’a pas trouvé de récipient qui contienne une bénédiction pour Israël, excepté la paix. L’abondance descend continuellement du ciel, mais celui qui n’a pas de récipient pour la recevoir, comment profitera-t-il de cette profusion ? L’essentiel de l’épreuve que Hachem nous envoie de nos jours, c’est justement dans sa maison avec sa femme et ses enfants. C’est de là que doit commencer l’amour de l’autre.

L’importance d’honorer sa femme

Dans le Talmud on raconte l’histoire de Rabbi ‘Hiya et de ses deux enfants. S’ils avaient prié ensemble dans le même Minyan ils auraient amené la Guéoula et le Machia’h car leur prière était aussi intense que celles de Avraham, de Its’hak et de Yaakov réunis. Du fait que le moment de la Guéoula n’était pas encore arrivé, du ciel on les empêcha de prier dans le même Minyan. Quand la Guémara voulut nous raconter les mérites de Rabbi ‘Hiya, elle choisit de parler de l’immense honneur qu’il accordait à sa femme, et de son comportement à la maison alors qu’il y avait tant et tant de choses à raconter sur Rabbi ‘Hiya. Ceci nous montre que la raison principale de son niveau de grandeur.

Quand un homme définit comme principe de base l’amélioration des Midot dans tout ce qui régit les relations avec sa famille, le calme, la paix et la joie, alors il s’efforcera d’introduire dans son cœur l’amour du Peuple juif, le don et l’aide à son prochain. Il est écrit “Le Peuple se tenait à l’étroit sur le parvis du temple mais pouvait aisément se prosterner”(Maxime des pères 5-8).

Objectif amour et unité d’Israël

Le Rav Yaakov ‘Hougia Chlita m’a dit un jour que cela sous-entend que quand on se dresse pour revendiquer ses droits dans la maison on vit très à l’étroit mais quand on courbe un peu l’échine, qu’on fait plier un peu son égo, et qu’on pense un peu à l’autre, on vit très à l’aise et il y a de la place pour tout le monde. Le deuxième temple a été détruit pour cause de haine gratuite et il sera reconstruit par l’amour gratuit. C’est ça, la grandeur de Pourim, quand on se sent faire partie d’une communauté et que nos actes n’ont pour but que l’intérêt général, quand notre objectif est l’amour et l’unité d’Israël, aucun pays ni aucune culture ne pourra nous dominer. Ainsi est la grandeur de Pourim qui est un jour entièrement ’Hessed et sans limite. Soyons unis, comme la Reine Esther l’a demandé à Mordékhaï.

Recevez ma bénédiction pour une joyeuse fête de Pourim, une bonne santé pour tous les malades d’Israël, et que le Tout Puissant agrée vos demandes dans la Paix et l’Unité du Peuple juif.

Rav Ronnen Bakhar
Roch Kollel Beth Chelomo