« L’Eternel parla à Moché en disant : parle aux enfants d’Israël : lorsqu’une femme concevra et enfantera un mâle, elle sera impure durant sept jours, comme au jour de l’isolement de son flux. Au huitième jour, on circoncira la chair de son prépuce. » (ויקרא יב, ב-ג)

Note : Nous pouvons constater que les lettres אם qui forment le mot mère sont immédiatement suivies, dans l’alphabet, des lettres בן qui forment le mot “fils”. Ainsi, ce sont les lettres אם = mère qui ont engendré un fils = בן. (חיי אברהם) Le Ari Zal explique que lorsque nous prenons le mot אשה = femme, qui a une valeur numérique de 306, et lui retranchons la valeur du mot יסוד = yessod, d’où provient la semence féminine, soit 80, nous obtenons 226 qui équivaut au terme זכר = garçon, avec le kolel. De plus, si nous ôtons du terme אשה = femme, la valeur numérique du mot זכר = garçon, en ajoutant à la soustraction, les lettres qui le composent, écrites pleinement comme ceci : זין – כף – רש (306 – 226 – 7 = 73), nous obtenons le terme ‘hessed = חסד, avec le kolel qui est l’essence du masculin. Cela signifie que la femme qui incarne la rigueur a totalement été atténuée par le petit garçon qui se trouve dans son ventre. (ספר הליקוטים תזריע)

Note : Selon les Sages, ce n’est pas seulement l’homme qui émet une semence pendant une union intime mais aussi la femme, dont la semence provient de la concentration et de la dilution du sang utérin dans sa matrice. (רמב »ן שם)

Rabbi Its’hak a enseigné, au nom de Rabbi Ami, que si la femme libère en premier sa semence, elle accouchera d’un garçon. En revanche, si l’homme libère le premier sa semence, elle accouchera d’une fille, comme il est écrit : « Lorsqu’une femme concevra et enfantera un mâle… » (שם) Cependant, les Sages n’ont pas expliqué la source de l’Ecriture sur cet enseignement, jusqu’à ce que Rabbi Tsadok vienne et explique qu’il est écrit dans la Torah : « Voici les fils de Léa, qu’elle enfanta à Yaacov à Padan Aram, ainsi que Dina sa fille. » (בראשית מו, טו) De ce fait, la Torah associe et attribue la naissance des garçons aux femmes tandis que la naissance des filles dépend des hommes. (נדה לא.)

Note : Nos maîtres nous donnent un autre exemple, comme il est écrit : « Les fils d’Oulam étaient de puissants guerriers, des archers, qui engendrèrent de nombreux fils et petits-fils. » (דברי הימים א ח, מ). Les Sages se demandent : serait-ce donc entre les mains de l’homme que de concevoir de nombreux fils et petits-fils ? La raison en est qu’ils avaient la capacité de retarder leur émission séminale pour que leurs femmes émettent leur semence en premier afin de donner naissance à des garçons. C’est pourquoi l’Ecriture les considère comme ayant engendré de nombreux fils et petits-fils. Et c’est à ce propos que Rav Katina a déclaré : je pourrais faire en sorte que tous mes enfants soient des garçons. (נדה לא.)

Comment expliquer ces enseignements d’après les secrets de la Torah ?

Le Ari Zal nous enseigne que la semence de l’homme provient du cerveau. Le cerveau droit, la ‘hokhma, incarne le côté masculin, représenté par la lettre י du Nom divin .י-ה-ו-הTandis que le cerveau gauche, la bina, incarne le côté féminin, représenté par la première lettre ה du Nom divin .י-ה-ו-ה Se produit donc un premier zivoug entre les deux cerveaux de l’homme : celui qui représente le masculin et celui qui représente le féminin. La semence commence légèrement à se matérialiser dans le cervelet, le daat. Cette semence, avant de se matérialiser en tant que telle, est d’abord une lumière spirituelle incarnée par des Noms divins, jusqu’à ce qu’elle descende le long de la colonne vertébrale, incarnant la lettre ו, pour parvenir jusqu’à l’organe masculin, le yessod. Les deux premières lettres י-ה du Nom divin י-ה-ו-ה représentent également le père et la mère, alors que les deux dernières lettres ו-ה du Nom divin représentent les enfants : la lettre ו pour le garçon et la lettre ה pour la fille. (שער המצוות בראשית )

Note : Les trois premières lettres du Tétragramme י-ה-ו représentent fondamentalement la masculinité car c’est par ces trois lettres que la néchama, qui est une concentration de lumière, va peu à peu se matérialiser pour devenir de la matière séminale. Lorsque l’homme a une relation intime avec sa femme, qui incarne la dernière lettre ה du Tétragramme, le Nom de l’Eternel est alors complet.

D’autre part, le Ari Zal dévoile : « La première lettre י, écrite pleinement, est composée de trois lettres .י-ו-ד Or, les Tikouné Zohar révèlent que la lettre י symbolise le père, le ו symbolise le fils tandis que le ד symbolise la fille. Il faut expliquer que l’essentiel de la semence du père est inclus dans la lettre י qui a pour valeur numérique 10, représentant les 10 sephirot du père. Ainsi, la semence émise par le père doit contenir, potentiellement, un côté masculin et un côté féminin, incarnés par les deux lettres ו-ד de la lettre י écrite pleinement, comme nous l’avons rapporté ci-dessus .י-ו-ד La lettre ו incluse dans sa semence donne donc la possibilité de donner naissance à un garçon quand la lettre ד offre la possibilité de donner naissance à une fille.» (עץ חיים שער יא פרק ו) Par conséquent, lorsqu’un homme émet sa semence, celle-ci contient inévitablement un côté masculin et un côté féminin qui ne font qu’un.

Le Ari Zal poursuit en nous expliquant que lorsque la semence pénètre à l’intérieur de la femme, la lettre ו incarnant un garçon potentiel entre en premier. Elle est suivie de la lettre ד qui incarne une fille potentielle. Ainsi, lorsque l’homme ensemence en premier, son épouse concevra une fille étant donné que le garçon potentiel incarné par la lettre ו est entré en premier. En effet, le côté masculin prédomine naturellement sur le côté féminin. Elle est suivie par la lettre ד incarnant une fille potentielle. Ainsi, lorsque l’homme ensemence en premier, c’est la fille potentielle qui sera fécondée et qui naîtra en premier. Il en va de même pour le raisonnement de Rachi sur la naissance de Yaacov et de Essav : « Prends un tube dont l’embouchure est étroite, places-y deux pierres, l’une après l’autre. Celle qui entre la première en ressortira la dernière et celle qui entre la dernière en sortira la première. Il se trouve donc qu’Essav, qui a été formé en dernier, est sorti le premier, tandis que Yaacov, qui a été formé le premier, est sorti le dernier.» (רש »י בראשית כה, כו) Ainsi, la lettre ד va finalement prédominer sur la lettre ו pour former la lettre ה du Nom divin י-ה-ו-ה qui représente le côté féminin. En effet, la lettre ו va se soumettre et s’inscrire sous le toit d’une grande lettre ד dominant une petite lettre  וqui formera le petit segment gauche de la lettre ה. Ainsi, lorsque c’est l’homme qui ensemence le premier, c’est une fille qui sortira la première. (עולת תמיד דף מ ע »א – מבוא שערים ח »א פרק יח)

Note : Tel est le secret de la question des Sages du Talmud, lorsqu’ils demandent : pour quelle raison la lettre ה a un pied qui touche son toit mais pas le second ? (מנחות כט:) Le Ari Zal répond que ceci représente un enfant dans le ventre de sa mère, c’est-à-dire un corps distinct à l’intérieur de sa mère. (מבוא שערים ח »א פרק יח)

Cependant, si la femme émet sa semence la première, la situation va s’inverser, tout comme les lettres ו-ד qui vont devenir ד-ו. Ainsi, le potentiel génétique inclus dans la semence va modifier l’ordre établi et c’est la fille potentielle qui va entrer à l’intérieur de la matrice avant le garçon potentiel. Par conséquent, si la femme a semé la première, elle concevra un garçon.

Il s’agit du secret de l’enseignement de nos Sages : « Rabbi Yrmia ben Éléazar a enseigné : Hakadoch Baroukh Hou a créé Adam Harichon avec un côté mâle et un côté femelle joints dos à dos, comme il est écrit : « Qui m’a façonné, de l’arrière et de l’avant. » (ברכות סא.)  L’expression utilisée par nos Sages דו que nous avons traduite par « double », est représentée par la lettre ד qui constitue le côté féminin inclus dans la semence, et la lettre ו qui constitue le côté masculin inclus dans la semence, comme nous l’avons expliqué ci-dessus. (עץ חיים שער יא פרק ו)

Note : Le secret des deux lettres דו va bien au-delà de la procréation. Cela doit certainement vous rappeler le séder de Pessa’h, lorsque nous brisons la matsa centrale en deux morceaux. En effet, le Ari Zal nous explique qu’il faut fendre la matsa en deux parties : l’une devra avoir la forme de la lettre ו et l’autre devra avoir la forme de la lettre ד. (שער הכונות פסח דרוש ו) Ainsi, nous utilisons la partie de la matsa qui a la forme de la lettre ו en tant qu‘afikoman, que nous dissimulons. Puis, nous levons la deuxième partie de la matsa qui a la forme de la lettre ד, qui représente la Présence divine et nous prononçons : « הא לחמא עניא » avec la lettre ה formée d’un grand ד et d’une petite lettre ו qui formera le petit segment gauche qui n’est pas relié. Cette lettre recèle un autre très grand secret, celui du monde futur qui incarne le côté féminin et la lettre ד tandis que la lettre ו représente les justes et tel est le secret du passage du Talmud : « Dans le monde à venir, il n’y a ni à manger ni à boire, ni procréation ni commerce, ni jalousie ni rivalité mais plutôt des justes qui trônent, la tête parée de leurs couronnes, se délectant du rayonnement de la Présence divine. » (ברכות יז.) – En effet, le Ari Zal explique que la lettre ד entoure et forme un toit et une couronne au-dessus de la petite lettre ו qui incarne le juste. (עץ חיים שער המלכים פרק ו) Du point de vue de la kabbale, nous sommes ici dans le secret de la parfaite harmonie propre à l’union entre le côté masculin de Hakadoch Baroukh Hou, représenté par la lettre ו qui est le sod des ‘hassadim, et le côté féminin qui est la Présence divine, représentée par lettre ד qui est le sod de la rigueur. En effet, la Chékhina incarne parfaitement la lettre ד qui s’écrit pleinement comme ceci : דלת et qui signifie : “pauvreté”. Lorsque la Présence divine, qui incarne la rigueur, n’est pas en parfaite union avec les ‘hassadim de Hakadoch Baroukh Hou, elle est comparable à une terre aride dénuée de l’abondance de la pluie. Lorsque la Présence divine est dans une telle situation, que Dieu préserve, la stricte rigueur s’abat sur le monde. Tel est le secret des Chérubins, qui étaient disposés sur l’Arche et qui étaient face-à-face, symbolisant ainsi l’union et l’harmonie entre le masculin, la bonté, et le féminin, la rigueur. Toutefois, ceci ne peut avoir lieu que par l’intermédiaire des enfants d’Israël lorsqu’ils se consacrent aux commandements et à la prière. En revanche, s’ils détournent leur voie, que Dieu préserve, cela crée une séparation entre les dimensions du masculin et du féminin des mondes supérieurs symbolisés par les deux Chérubins qui se retrouvaient alors dos à dos. (ע’ זוהר בראשית נא:) Depuis la destruction du Temple, il n’y a jamais eu autant de stricte rigueur car bien malheureusement, la Présence divine est en exil, dos à dos avec Hakadoch Baroukh Hou. Nous nous en arrêterons là, car ce sujet recèle quantité de secrets, eux-mêmes inclus dans une autre multitude de secrets… Consulter : Les secrets de la procréation et Les secrets de la ‘houpa dans nos éditions Tsror Ha’haïm.

Nous pouvons conclure avec les paroles du Zohar Hakadoch qui rapporte que lorsque le Nom divin י-ה-ו-ה domine le Nom divin א-ד-נ-י pour donner la combinaison suivante י-א-ה-ד-ו-נ-ה-י, il s’agit de la Miséricorde et tel est le secret de la femme qui sécrète sa semence en premier, c’est-à-dire que la semence masculine va prendre le dessus sur la semence féminine. Dans ce cas, il est évident qu’elle engendrera un garçon. En revanche, si le Nom divin א-ד-נ-י domine le Nom divin י-ה-ו-ה donnant la combinaison א-י-ד-ה-נ-ו-י-ה, il s’agit de la rigueur et par conséquent, c’est l’homme qui a sécrété sa semence en premier. Ainsi, la semence féminine va dominer la semence masculine pour engendrer une fille. (זוהר ויגש רט.)

Note : nos sages de mémoire béni nous ont enseigné qu’il est impossible pour le monde d’exister sans homme et sans femme néanmoins heureux est celui dont les enfants sont des garçons et malheur à celui dont les enfants sont des filles. Toutefois une divergence d’opinion existe entre les sages à propos de la naissance des filles : Rabbi Yo’hanan y voit une bénédiction car les filles amènent la multiplication dans le monde. Rech Lakich explique que plus il y a de filles dans le monde plus il y a des disputes. (בבא בתרא טו:) Il est expliqué ailleurs dans le talmud qu’une fille est un faux trésor pour son père. Bien qu’elle peut lui rapporter de l’argent en la vendant au service d’un autre, il est inquiet à son sujet et ne peut pas dormir la nuit : durant son enfance il craint qu’elle se fasse séduire ; durant sa puberté il craint qu’elle ai de mauvaises mœurs ; lorsqu’elle atteint la majorité Il craint qu’elle ne puisse marier ; lorsqu’elle se marie, il craint qu’elle ne peut pas avoir d’enfants et lorsqu’elle devient vieille, Il craint qu’elles ne pratiquent la sorcellerie. (si elle n’a pas eu d’enfants elle risque d’employer la sorcellerie pour conserver l’amant de son mari et l’empêcher d’avoir une autre femme. ) (סנהדרין ק:) Il faut expliquer d’après le sod que le côté masculin comme côtés féminins sont positives dans le monde car chacun apporte ce que l’autre ne peut apporter. Ils sont tout à fait complémentaire et dépendant l’un de l’autre. Le côté masculin incarne le ‘hessed tandis que le côté féminin incarne la rigueur. (זוהר ויקרא יד.) en effet le côté féminin qui représente la rigueur à deux facettes : la rigueur dans son état le plus strict et la rigueur qui est adoucie. (ע’ זוהר פנחס רלא.) ainsi les sages ont été dubitatifs en ce qui concerne les filles. Si elles sont du côté de la stricte rigueur elles multiplieront les disputes. Ainsi les hommes indignes sont punis en ayant des épouses qui s’opposent à eux. (עירובין סה:) Par contre si elles sont du côté de la rigueur qui est adoucies elles apporteront le bien-être primordial de l’homme. (ע’ זוהר וילך רפג: – זוהר תזריע מג:) Consulter les secrets de la ‘houpa ainsi que du Talmud dans nos éditions Tsror Ha’haïm qui développe ce sujet.