» וְלָקַחְתָּ מֵרֵאשִׁית כָּל פְּרִי הָאֲדָמָה אֲשֶׁר תָּבִיא מֵאַרְצְךָ אֲשֶׁר יְהֹוָה אֱלֹהֶיךָ נֹתֵן לָךְ וְשַׂמְתָּ בַטֶּנֶא וְהָלַכְתָּ אֶל הַמָּקוֹם אֲשֶׁר יִבְחַר יְהֹוָה אֱלֹהֶיךָ לְשַׁכֵּן שְׁמוֹ שָׁם »
« Tu prendras des prémices de tous les fruits de la terre que tu apporteras de ton pays que l’Éternel ton D.ieu te donne. Tu les mettras dans le panier vers l’endroit que choisira l’Éternel ton D.ieu pour faire résider Son Nom là-bas. » (דברים כו, ב)
Note : Pourquoi Moché Rabbénou dit-il : « L’Éternel ton D.ieu » au lieu de : « L’Éternel notre D.ieu » ? Nos Sages ont enseigné que celui qui habite à l’extérieur de la terre d’Israël est comme s’il n’avait pas de D.ieu. (כתובות קי:) Puisque Moché n’est pas entré en Israël, il a utilisé l’expression « L’Éternel ton D.ieu » afin de faire savoir, par allusion, à chaque Juif, que le niveau de spiritualité en Israël et sans aucune comparaison avec celui qui existe en dehors et que malgré tout, lui-même n’a pas eu ce mérite. (זוהר יתרו עט:)
Nous apprenons de ce verset qu’il existe une mitsva de prendre les prémices de la récolte pour les apporter au Temple. Ce commandement concerne uniquement les sept espèces qui caractérisent la terre d’Israël : le blé, l’orge, le raisin, la figue, la grenade, l’olive et la datte. (מנחות פד:)
Ainsi, incombait-il à chacun la mitsva de rassembler les prémices de ses fruits dans un panier et de se rendre à Jérusalem pour les remettre au Cohen qui les déposait sur l’Autel. Puis chaque Juif devait faire une déclaration sur l’honneur devant l’Éternel, comme il est rapporté dans l’Écriture : « Un Araméen veut faire périr mon père. Il est descendu en Égypte et a séjourné en petit nombre puis il devint un grand peuple, fort et nombreux. Les Égyptiens nous ont fait du mal et nous ont oppressé en nous imposant un dur labeur. Nous avons crié vers l’Éternel, le D.ieu de nos pères et l’Éternel a entendu notre voix. Il a vu notre souffrance, notre servitude et notre oppression. L’Éternel nous a fait sortir d’Égypte avec une main forte, un bras étendu, avec une grande crainte, des miracles et des prodiges. Il nous a amenés dans cet endroit et nous a donné ce pays, une terre qui ruisselle de lait et de miel. À présent voici : j’ai apporté les prémices des fruits de la terre que Tu m’as donnée, Éternel… » (דברים כו, ה-י)
Note : Pourquoi est-il écrit : « Un Araméen veut faire périr mon père » au présent, alors qu’il est question de Lavan, qui est mort depuis longtemps ? Il faut tout simplement répondre qu’à chaque génération, les forces du mal souhaitent détruire le peuple juif. Ici se trouve le secret de ce qu’on appelle à notre époque moderne l’antisémitisme. En effet, il est rapporté dans le Midrach, au nom de Rabbi Lévi : « Malheur aux méchants qui ont passé leur temps à comploter contre Israël car chacun d’entre eux pensait que son projet était supérieur à ceux des personnes qui les précédaient. Essav déclara : « Caïn était un insensé car il a tué son frère du vivant de son père, ignorant que son père pouvait encore procréer ! Je ferai différemment et j’attendrai les jours du deuil de mon père pour pouvoir tuer Yaacov mon frère ! » Pharaon déclara : « Essav était un insensé ! Il n’a pas pris en considération qu’entre-temps, son frère allait procréer et engendrer une famille du vivant de son père. J’agirai autrement : j’exterminerai les enfants dès qu’ils sortiront du ventre de leur mère. » Haman déclara : « Pharaon était un insensé ! Dans son projet de jeter tous les nouveau-nés dans le Nil, il n’a pas pris en considération le fait que les femmes qui resteraient en vie pourraient se marier et engendrer d’autres enfants. J’agirai différemment et j’exterminerai la totalité des Juifs, depuis les anciens jusqu’aux nouveau-nés, hommes et femmes, en un seul jour ! » Même Gog et Magog dans l’avenir déclareront : « Nos ancêtres qui ont souhaité exterminer le peuple juif sont des insensés ! Ils ont passé leur temps à comploter contre le peuple juif sans prendre en considération qu’ils ont un Gardien qui les protège dans le ciel. J’agirai différemment, je les ferai transgresser et je les éloignerai de leur Protecteur et ainsi je pourrai les dominer ! » (ויקרא רבה כז, יא) Consulter : Les secrets de Ben Hametsarim, qui développe ce sujet, dans nos éditions Tsror Ha’haïm.
Maïmonide a écrit qu’il y a une mitsva de confesser ses fautes au Temple lorsque l’on apporte les bikourim. (הלכות ביכורים פרק ג ה »י) Le plus grand décisionnaire de tous les temps s’est appuyé certainement sur la Michna nous enseignant que la différence fondamentale entre les bikourim et la térouma, qui ont pour point commun d’être un prélèvement, se trouve dans la récitation du vidouï. (ביכורים פ »ב משנה ב)
Ceci est également rapporté explicitement dans le Zohar Hakadoch : il y a une mitsva, après avoir apporté les prémices de la récolte, de prononcer le vidouï sur les bikourim. (זוהר משפטים קכ:)
A priori, nous n’avons trouvé aucun langage de confession dans la déclaration rapportée dans l’Écriture. Pour quelle raison doit-on se confesser en apportant les prémices de ses récoltes au Temple ?
Commençons par introduire l’enseignement de la Michna selon lequel, lorsqu’un homme se rend dans son champ, s’il voit une figue qui a commencé à mûrir, il doit l’envelopper d’une fibre de roseau comme signe distinctif et doit déclarer : « Celle-ci sera consacrée comme prémices. » (ביכורים פ »ג משנה א)
Est rapportée dans le livre אוהל שם de Rabbi Klinberg זיע »א cette question : « Pourquoi, parmi les sept fruits d’Israël, les Sages ont-ils choisi précisément l’exemple de la figue ? Le Rav répond d’après le passage du Talmud suivant : De quel arbre Adam a-t-il mangé ? Rabbi Né’hémia a enseigné que c’était du figuier car la réparation provient du même élément qui a été endommagé, comme il est écrit : « Ils cousirent ensemble des feuilles de figuier. » (ברכות מ. – סנהדרין ע. בראשית רבה יט, ה – בראשית ג, ז)
Quel rapport y a-t-il entre la mitsva d’apporter les prémices de la récolte au Temple et la faute originelle ?
Il semble que se cache ici un élément fondamental inhérent au service divin de chaque Juif, qui permettra à chacun de renforcer son lien et son intimité avec Hakadoch Baroukh Hou. Il s’agit de la reconnaissance des bienfaits de l’Éternel ! En effet, l’homme a le devoir de ne jamais amoindrir ou ignorer les bienfaits que le Maître du monde lui prodigue. Nous apprenons ceci de l’Écriture lorsqu’il est écrit : « Tu iras chez le Cohen et tu lui diras… » (דברים כו, ג) Rachi explique que tu devras faire une déclaration qui démontre que tu n’es pas un ingrat !
Ainsi, il est enseigné dans le Séfer Ha’hinoukh : « L’homme éveille dans son cœur de bonnes pensées par la force de la parole. Lorsque l’Éternel, béni soit Son Nom, le comble de bienfaits, en faisant produire notre terre de fruits succulents, nous apportons les prémices de ces fruits au Temple. C’est à ce moment-là qu’il convient d’éveiller en nous-mêmes des pensées de gratitude envers Hakadoch Baroukh Hou, par la récitation de tous les bienfaits dont Il nous a gratifiés, nous et tout le peuple d’Israël. Ainsi, il commencera sa déclaration de reconnaissance en évoquant le souvenir de Yaacov notre patriarche qui a été délivré en son temps des projets néfastes de Lavan. Nous évoquons également notre servitude en Égypte et notre délivrance par l’Éternel. Une fois que nous avons rendu hommage à l’Éternel, par notre reconnaissance et notre gratitude, nous Lui demandons de continuer à nous bénir dans le futur. C’est à travers cette reconnaissance et ces louanges envers la grande bonté du Maître du monde que l’on aura le mérite que notre terre soit de nouveau bénie. C’est la raison pour laquelle Il nous a ordonné cette mitsva car Hakadoch Baroukh Hou désire prodiguer du ‘hessed. » (ספר החינוך מצוה תרו)
Ainsi, nous trouvons ici le fondement de cette mitsva d’apporter les prémices au Temple afin d’exprimer et montrer notre reconnaissance et notre gratitude à l’égard du Créateur qui nous prodigue Sa grande bonté en faisant tomber la pluie sur la terre, germer ses fruits, nous faisant ainsi bénéficier de l’abondance émanant de Sa miséricorde.
En ce sens, le Alchikh זיע »א s’interroge, à propos de l’enseignement du Midrach sur le premier verset de l’Écriture : « Au commencement, D.ieu créa la terre. » (בראשית א, א) Les Sages ont expliqué que la notion de commencement fait référence aux prémices des récoltes. (בראשית רבה א, ד) Qu’y a-t-il de si extraordinaire dans cette mitsva, au point de justifier, à elle seule, la création du monde ? Nous ne devons pas considérer que le monde nous appartient et que ses fruits dépendent de la force de nos mains, comme si tout dépendait de notre vigueur. On devra plutôt et uniquement exprimer notre gratitude envers le Créateur, béni soit Son Nom, en prenant conscience qu’Il est le Maître de tout, que de Lui émane le bien et qu’Il bonifie constamment les choses et que nous devons donc Le bénir et Le louer… Ceci est l’intention inhérente à cette mitsva que nous a ordonnée le Tout-Puissant : lorsque l’homme constate par lui-même qu’il est sur une terre où coulent le lait et le miel, que son huile et ses figues sont en abondance, que sa maison est remplie de toutes sortes de bonnes choses car ses granges sont pleines d’orge et de blé, naturellement, son mauvais penchant s’exprimera dans son cœur : « Tu pourrais dire en ton cœur : ma force et la puissance de ma main ont fait pour moi cette réussite. » (דברים ח, יז) Ainsi, l’Éternel, béni soit Son Nom, nous a enjoints de prélever les prémices de nos récoltes afin de les Lui apporter, afin de nous apprendre que tout vient de Lui et nous Lui apportons ce présent dans le but de Lui démontrer que nous ne sommes pas ingrats ! (האלשיך תורת משה על הפרשה)
Note : Pourquoi Rachi explique-t-il que la mitsva d’apporter des prémices vise à nous apprendre à ne pas être ingrats vis-à-vis du Créateur, ce qui est un enseignement à connotation négative, au lieu d’avoir utilisé une expression positive en soulignant que la finalité de ce commandement est de développer le sentiment de reconnaissance ? Nos Sages, de mémoire bénie, nous répondent par une allégorie : « Deux hommes partirent pour faire du commerce. Tandis qu’ils étaient en chemin, une épine se logea dans le pied de l’un d’eux, l’empêchant de poursuivre son voyage. Il se mit alors à lancer des imprécations et des malédictions sur son opportunité perdue. Quelques jours plus tard, il entendit que le bateau de son associé avait coulé en mer et se mit alors à remercier et louer l’Éternel D.ieu de lui avoir sauvé la vie. Ceci correspond au verset : « Qui fait, Seul, des choses merveilleuses, béni soit Son Nom glorieux, à jamais… » (תהילים עב, יח) Rabbi Éléazar enseignait que même celui qui a bénéficié d’un miracle ne reconnaît souvent pas le miracle qui a été réalisé pour lui. (נדה לא.) Ainsi, Rachi emploie un langage négatif pour nous enseigner la nature profonde de l’homme et la grandeur particulière de la reconnaissance pour le bien qui nous est prodigué.
Si nous analysons la déclaration que nous faisons lorsque nous apportons nos prémices au Temple, nous pouvons nous demander quel est le rapport entre la mitsva des bikourim et Lavan qui souhaita assassiner Yaacov, ou avec la servitude en Égypte ?
Il convient de répondre que l’Écriture vient nous apprendre le fondement de la gratitude. En effet, en poursuivant Yaacov, Lavan a fait preuve d’une grande ingratitude alors qu’il était parfaitement conscient que toute sa réussite et sa richesse étaient dues à la présence de notre patriarche, comme il l’a déclaré lui-même explicitement : « J’ai vu dans les signes que l’Éternel m’a béni grâce à toi. » (בראשית ל, כז) Il se trouve donc que si Lavan n’avait pas été ingrat mais plutôt reconnaissant envers Yaacov, qui lui a donné 20 ans de sa vie, multipliant ainsi tous ses biens et sa richesse, Yaacov n’aurait pas réagi de façon virulente face à cette ingratitude, comme il est écrit : « Yaacov s’emporta et se disputa avec Lavan. » (בראשית לא, לו)
D’autre part, nous mentionnons également l’esclavage du peuple juif en Égypte car les Égyptiens, eux aussi, se sont montrés ingrats envers Yossef, qui avait préservé l’Égypte d’une destruction totale par la famine. C’est dans ce sens que les Sages soulignent que Pharaon se comporta comme s’il ne connaissait pas Yossef (סוטה יא.), afin de pouvoir justifier l’asservissement du peuple juif.
De son côté, Rabbénou Bé’hayéזיע »א a commenté que tout celui qui renie le bienfait dont il a bénéficié de la part de son prochain en viendra finalement à renier les bienfaits que lui a octroyé Hakadoch Baroukh Hou, comme il est écrit : « Un nouveau roi se leva sur l’Égypte, qui ne connaissait pas Yossef. » (שמות א, ח) et finalement, Pharaon lui-même a déclaré : « Je ne connais pas l’Éternel. » (שמות ה, ב)
Dans le même temps, nous pouvons constater que lorsque Yossef a été séduit et tenté par la femme de son maître, il déclara : « Voici que mon maître ne sait pas ce qu’il y a dans la maison, en dehors de moi, car il l’a confiée dans ma main. Il n’y a pas plus grand dans cette maison que moi et il ne m’a fait manquer de rien, si ce n’est toi, parce que tu es sa femme. Comment ferais-je donc ce grand péché ? Et je fauterais contre D.ieu ! » (בראשית לט, ח-ט)
Le Alchikhזיע »א se demande pourquoi Yossef s’exprime avec cette double formulation : « Comment ferais-je ce grand péché ? » puis : « Et je fauterais contre D.ieu ! » Ainsi, il explique que Yossef marque d’abord son étonnement : comment pourrait-il être ingrat vis-à-vis de son maître, qui est un être de chair et de sang, puis il exprime son étonnement en déclarant cette fois : comment pourrait-il être ingrat vis-à-vis de l’Éternel ? (תורת משה על וישב)
Ainsi, cette mitsva vient nous apprendre la reconnaissance et la gratitude, valeurs fondamentales : par les actes, en apportant les prémices de sa récolte à l’Éternel et par la parole, en prononçant cette déclaration qui permet de dévoiler cette pensée que l’homme n’est pas quelqu’un d’ingrat.
Quelle fut la toute première ingratitude de l’histoire ?
Il est écrit à propos d’Adam Harichon, lorsque le Créateur lui dit : « Qui t’a raconté que tu étais nu ? Aurais-tu mangé de l’Arbre dont Je t’ai ordonné de ne pas manger ? » (בראשית ג, יא)
Rachi explique, au nom du Talmud, qu’Adam a montré ici une marque d’ingratitude envers la bonté de D.ieu. Ceci va dans le même sens que les paroles de remontrances de Moché envers Israël dans le désert, lorsqu’il déclara : « Vous êtes des ingrats ! comme il est écrit : « Notre âme est dégoûtée de ce pain inconsistant. » (במדבר כא, ה) En effet, cette génération s’est plainte de la consommation de la manne, qui était si légère que l’organisme n’avait aucunement besoin de l’éliminer par les voies naturelles. (עבודה זרה ה.)
Lorsqu’Adam Harichon a répondu en déclarant : « C’est la femme que Tu m’as donnée, elle m’a donné de l’Arbre, j’en ai mangé. » (בראשית ג, יג) Rachi explique qu’Adam justifie le dommage qu’il a causé en rejetant la faute sur le cadeau que lui avait donné le Créateur afin qu’elle puisse être une aide pour lui.
Comment cette réponse d’Adam a-t-elle pu lui être reprochée ? Il a tout simplement dit la vérité, à savoir que c’est ‘Hava qui lui avait donné à manger du fruit interdit ?
Ainsi, il faut répondre d’après le commentaire de Rachi qui explique le verset suivant : « L’Éternel D.ieu dit : il n’est pas bon que l’homme soit seul, Je lui ferai une aide face à lui. » (בראשית ב, יח)
Rachi explique : « Une aide face à lui » – s’il en a le mérite, la femme sera une aide pour lui. Par contre, s’il n’en a pas le mérite, elle sera contre lui.
De fait, il convient d’expliquer : bien que nous puissions constater que c’est ‘Hava qui entraîna la consommation de l’Arbre de la Connaissance, ceci vient clairement faire la preuve qu’Adam n’a pas été méritant et c’est la raison pour laquelle elle a agi contre lui à son insu.
Le נועם אלימלך délivre un enseignement fondamental : il est impératif de toujours rechercher la racine qui a entraîné la pensée négative de la transgression d’un commandement de l’Éternel. Ainsi, lorsque l’Éternel est venu demander des comptes sur sa transgression à Adam Harichon, ce dernier dévoile clairement l’origine de la faute originelle, de façon inconsciente, par ses paroles, en accusant son épouse, ce qui représentait une ingratitude vis-à-vis du don de D.ieu. Ainsi, nous pouvons apprendre de là que la racine profonde de la faute de l’Arbre de la Connaissance du bien et du mal provenait avant tout de l’ingratitude et d’un manque de reconnaissance de la part d’Adam Harichon à l’égard du Maître du monde ! En effet, en accusant et en rejetant toute la responsabilité sur son épouse, son comportement représentait une allusion claire à son intention profonde : un manque de gratitude par rapport à tout ce dont il a bénéficié, c’est-à-dire le Jardin d’Éden planté directement par l’Éternel, comprenant de beaux arbres, bons pour la consommation, avec l’Arbre de la vie au milieu du Jardin ainsi que l’Arbre de la Connaissance du bien du mal qui lui était interdit. Il n’avait aucun besoin : ni de semer ni de récolter ni de labourer et c’est sans aucun labeur ni difficulté qu’Adam pouvait bénéficier des bienfaits de l’Éternel. (נועם אלימלך על פרשתינו)
De ce fait, l’Éternel va punir Adam dans le but de l’éduquer et de lui apprendre qu’il devra à présent travailler la terre afin de réparer sa faute. Il devra travailler dur, à la sueur de son front, en labourant la terre, en semant, en enlevant les mauvaises racines et les mauvaises herbes afin de pouvoir se tourner vers l’Éternel et prier que tout ce qu’il entreprend puisse réussir à faire pousser des fruits qui soient bons à la consommation, ce qui le mènera nécessairement sur la voie de la reconnaissance et de la gratitude car l’Éternel va l’aider dans son labeur et c’est ainsi qu’il pourra réparer son ingratitude.
À présent, nous pouvons comprendre pourquoi nous devons faire le vidouï lorsque nous apportons les prémices de nos récoltes car la confession est directement rattachée à la faute originelle, fondamentalement liée à l’ingratitude d’Adam Harichon. Dès lors que l’homme travaille la terre et laboure son champ pour faire germer ses fruits, nous apportons le fruit de ce labeur directement au Temple, pour l’Éternel, afin de réparer la faute originelle.