HOUKAT
Le désespoir n’existe pas
« זאת חקת התורה אשר צוה יהוה לאמר דבר אל בני ישראל ויקחו אליך פרה אדומה תמימה… »
« Ceci est le décret de la Torah que l’Éternel ordonna en disant : parle aux enfants d’Israël et qu’ils t’apportent une vache parfaitement rousse… » (במדבר יט, ב)
Il est rapporté dans le Midrach qu’au moment où Moché Rabbénou s’éleva dans les hauteurs pour recevoir la Torah, il entendit la voix de Hakadoch Baroukh Hou qui étudiait la paracha de la vache rousse et annonçait la halakha au nom de celui qui allait l’énoncer des générations plus tard :
« Rabbi Eliezer a dit : à partir d’un an, c’est une génisse, et une vache à partir de deux ans » (פרה פ »א, מ »א)
Moché dit à Hakadoch Baroukh Hou :
« Maître du monde, les mondes supérieurs et les mondes inférieurs sont tous en ton pouvoir, et Toi tu es assis et Tu mentionnes la loi au nom d’un être de chair et de sang ?! »
Hakadoch Baroukh Hou lui répondit :
« Moché, à l’avenir un Tsadik viendra au monde, il s’appellera Rabbi Eliezer et il commencera ses enseignements par la paracha de Para. »
Moché répondit :
« Maître du monde, que puisse être Ta volonté que ce Rabbi Eliezer fasse partie de ma descendance ! »
Hakadoch Baroukh Hou lui répondit :
« Par ta vie ! Il sera de ta descendance. »
C’est pour cela qu’il est écrit :
« Et le nom de l’autre était Eliezer » (שמות יח, ד) et le nom de cette personne unique sera Eliezer. » (מדרש תנחומא ח)
Cependant, les Sages de la Michna ne sont pas d’accord avec Rabbi Eliezer et soutiennent que :
jusqu’à deux ans, c’est une génisse et une vache à partir de trois ou quatre ans. (פרה פ »א, מ »א)
Or, il existe une règle générale :
« Lorsqu’il y a une divergence d’opinion entre un individu et une majorité, la loi suit l’avis de la majorité. » (בבא קמא קב. – יבמות מו. – כתובות כא. – נדה ל:, מט. – ועוד…)
Ainsi, le Rambam statua la loi suivant l’avis des Sages. (פרה אדומה פ »א ה »א)
Pourquoi Hachem énonça-t-Il la Halakha suivant l’avis de Rabbi Eliezer et non suivant celui des Sages ? Comment peut-on dire que le verset de l’Ecriture relatant la nomination du fils de Moché « (…) et le nom du second était Eliezer » (שמות יח, ד) se rapporte à Rabbi Eliezer qui sera son descendant 2000 ans plus tard ?
Commençons par introduire les paroles de Rabbi Tsadok Hacohen זיע »א qui s’interroge sur le prénom Eliezer. Il apparaît pour la première fois dans la Torah an tant qu’Eliezer, le serviteur d’Avraham comme il est écrit : « Je m’en vais sans postérité et l’intendant de ma maison est Eliezer de Damas. » (בראשית טו, ב) Lorsque Avraham partit combattre les quatre rois afin de sauver son neveu Lot comme il est écrit : « Avram entendit que son frère avait été fait prisonnier, il arma les 318 membres de sa maison, et les poursuivit jusqu’à Dan. » (בראשית יד, יד)
Nos maîtres nous ont enseigné que seul Eliezer = אליעזר dont la valeur numérique est de 318 partit en guerre aux côtés d’Avraham. (נדרים לב.)
Lorsque Avraham partit combattre les quatre rois afin de sauver son neveu Lot comme il est écrit : « Avram entendit que son frère avait été fait prisonnier, il arma les 318 membres de sa maison, et les poursuivit jusqu’à Dan. » (בראשית יד, יד)
Nos maîtres nous ont enseigné que seul Eliezer = אלעיעזר, dont la valeur numérique est de 318, partit en guerre aux côtés d’Avraham. (נדרים לב.)
Note : Comme nous l’a enseigné le Talmud : « D’où savons-nous que le nom favorise la survenue d’événements futurs ? Rabbi Éléazar a dit : car il est écrit : « Venez, contemplez les œuvres de D.ieu qui ont provoqué des ruines sur la terre. » (תהילים מו, ט) Ne lis pas le mot שמות = ruines mais plutôt שמות = les noms. » (ברכות ז:)
Il est également rapporté dans le Midrach : « Si les générations avaient été méritantes, l’Éternel aurait lui-même attribué un nom à chacun et on aurait pu connaître la nature les actes de chacun. » (ילקוט שמעוני ישעיה רמז)
Rabbi Tsadok Hacohen זעיא »א explique qu’Avraham prit Eliezer avec lui pour affronter les quatre puissants rois car la valeur numérique de son nom est de 318. En effet, il était capable d’affronter et de vaincre la klipa que l’on nomme désespoir = יאוש qui a comme valeur numérique 317 soit une unité de moins. (דברי סופרים אות טז)
Le nom d’Eliezer incarne le triomphe sur le désespoir. C’est pourquoi Moché appela son fils Eliezer comme le rapporte l’Écriture : « et le nom de l’autre était Eliezer parce que le D.ieu de mon père m’est venu en aide et m’a sauvé du glaive de pharaon. » (שמות יח, ד)
En effet, l’épée de pharaon était posée sur le cou de Moché mais il ne désespéra pas de la miséricorde et mérita d’être sauvé comme nous l’enseignent nos Sages :
« Même lorsqu’une épée aiguisée est posée sur le cou de l’homme, il ne doit pas s’abstenir d’implorer la miséricorde. » (ברכות י.)
Note : Rabbi Tsadok Hacohen זעיא »א ajoute un point très important : toute la construction du peuple juif repose sur le combat contre le désespoir. En effet, Avraham notre patriarche âgé de 100 ans et son épouse Sarah notre matriarche étaient stériles. Ils auraient dû succomber au désespoir face à l’idée d’avoir une descendance. Cependant, ils ne perdirent jamais espoir et grâce à leur foi inébranlable, ils méritèrent de donner naissance à Its’hak et à toute sa postérité. (דברי סופרים אות טז)
❀ Note : Comme nous l’a enseigné le Talmud : « D’où savons-nous que le nom favorise la survenue d’événements futurs ? Rabbi Éléazar a dit : car il est écrit : « Venez, contemplez les œuvres de D.ieu qui ont provoqué des ruines sur la terre. » (תהילים מו, ט) Ne lis pas le mot שמות = ruines mais plutôt שמות = les noms. » (ברכות ז:) Il est également rapporté dans le Midrach : « Si les générations avaient été méritantes, l’Éternel aurait lui-même attribué un nom à chacun et on aurait pu connaître la nature et les actes de chacun. » (ילקוט שמעוני ישעיה רמז)
Rabbi Tsadok Hacohen זעיא »א explique qu’Avraham prit Eliezer avec lui pour affronter les quatre puissants rois car la valeur numérique de son nom est de 318. En effet, il était capable d’affronter et de vaincre la klipa que l’on nomme désespoir = יאוש qui a comme valeur numérique 317 soit une unité de moins. (דברי סופרים אות טז)
Le nom d’Eliezer incarne le triomphe sur le désespoir. C’est pourquoi Moché appela son fils Eliezer comme le rapporte l’Écriture :
« et le nom de l’autre était Eliezer parce que le D.ieu de mon père m’est venu en aide et m’a sauvé du glaive de pharaon. » (שמות יח, ד)
En effet, l’épée de pharaon était posée sur le cou de Moché mais il ne désespéra pas de la miséricorde et mérita d’être sauvé comme nous l’enseignent nos Sages :
« Même lorsqu’une épée aiguisée est posée sur le cou de l’homme, il ne doit pas s’abstenir d’implorer la miséricorde. » (ברכות י:)
❀ Note : Rabbi Tsadok Hacohen זעיא »א ajoute un point très important : toute la construction du peuple juif repose sur le combat contre le désespoir. En effet, Avraham notre patriarche âgé de 100 ans et son épouse Sarah notre matriarche étaient stériles. Ils auraient dû succomber au désespoir face à l’idée d’avoir une descendance. Cependant, ils ne perdirent jamais espoir et grâce à leur foi inébranlable, ils méritèrent de donner naissance à Its’hak et à toute sa postérité. (דברי סופרים אות טז)
Le serviteur d’Avraham, Eliezer était un descendant de Canaan qui fut maudit par Noa’h. Or il voulait à tout prix s’affranchir de cette malédiction pour rejoindre le camp d’Avraham qui est béni. Ainsi Eliezer avait une fille qu’il souhaitait unir à Its’hak le fils de son maître. Cependant Avraham refusa cette union et lui dit :
« mon fils est béni et toi tu es maudit, or le maudit ne peut s’unir avec le béni. » (רש »י בראשית כד, לט)
Eliezer aurait dû désespérer et se dire qu’il ne pourrait jamais se séparer de sa malédiction, cependant il ne perdit jamais espoir et resta fidèle à Avraham. C’est pour cela qu’Avraham le nomma Eliezer dont la valeur numérique est 318, allusion au fait qu’il sut triompher du désespoir ayant comme valeur numérique 317.
❀ Note : Le Ari Zal nous dévoile que Eliezer se réincarnera dans Calev ben Yéfouné qui n’a pas fauté parmi les explorateurs. D’après cet enseignement, nous comprenons qu’Eliezer réussit à se défaire de sa malédiction dans une réincarnation ultérieure par le mérite de n’avoir jamais désespéré au cours de sa vie. (שער הפסוקים חיי שרה סימן כד)
Consulter le déroulement de la réparation d’Eliezer le serviteur d’Avraham dans la paracha de ‘חייי שרה et de Chela’h Lekha dans nos éditions Tsror Ha’haim.
Qui était Rabbi Eliezer ben Hourkenos ?
Nos Sages de mémoire bénie nous ont rapporté l’histoire de Rabbi Eliezer ben Hourkenos :
« Son père avait beaucoup de laboureurs qui travaillaient des terres fécondes alors que lui travaillait sur des terres rocailleuses. Il s’assit et pleura. Son père lui dit : mon fils, pourquoi pleures-tu ? Es-tu triste parce que tu travailles sur un terrain rocailleux ? À présent, tu laboureras des terres cultivables. »
Il s’assit sur le sol arable et pleura. Son père lui dit :
« Mais pourquoi pleures-tu ? Souffres-tu parce que tu laboures des terres cultivables ? »
Il répondit :
« Non. »
Son père lui demanda :
« Pourquoi pleures-tu ? »
Il répondit :
« Je pleure parce que je veux apprendre la Torah. »
Son père lui dit :
« Tu es âgé de 28 ans et tu désires apprendre la Torah ? Va prendre une femme, elle te donnera des enfants et tu les accompagneras à l’école. »
Il jeûna durant deux semaines, ne goûta à rien, jusqu’à ce que Eliahou Hanavi se dévoile à lui et lui dit :
« Ben Hourkenos, pourquoi pleures-tu ? »
Il lui répondit :
« Parce que je veux apprendre la Torah. »
Eliahou Hanavi lui répondit :
« Si tu désires apprendre la Torah, monte à Jérusalem auprès de Rabbi Yo’hanan ben Zakaï. »
Il se leva et alla à Jérusalem auprès de Rabbi Yo’hanan ben Zakaï. Il s’assit auprès de lui et se mit à pleurer.
Rabbi Yo’hanan lui demanda :
« Pourquoi pleures-tu ? »
Il répondit :
« Parce que je veux apprendre la Torah. »
Rabbi Yo’hanan lui demanda :
« De qui es-tu le fils ? »
Mais il ne lui a pas dit.
Rabbi Yo’hanan ben Zakaï le questionna :
« N’as-tu jamais appris à réciter le Chéma Israël, la Amida ou le Birkat Hamazon ? »
Il répondit :
« Non. »
Rabbi Yo’hanan lui dit :
« Lève-toi, je vais t’enseigner les trois prières. »
Il se rassit et pleura. Rabbi Yo’hanan lui dit :
« Mon fils, pourquoi pleures-tu ? »
Il répondit :
« Parce que je veux apprendre la Torah. »
Il lui enseigna deux lois chaque jour de la semaine et il les répéta jusqu’à les assimiler.
Il jeûna durant huit jours sans goûter à quoi que ce soit, jusqu’à ce que l’odeur de sa bouche attira l’attention de Rabbi Yo’hanan ben Zakaï qui lui ordonna de se retirer de sa présence.
Il se rassit et pleura. Rabbi Yo’hanan lui dit :
« Mon fils, pourquoi pleures-tu ? »
Il répondit :
« Parce que tu m’as fait retirer de ta présence comme un homme qui chasse de sa compagnie celui qui est atteint de la lèpre. »
Rabbi Yo’hanan lui dit :
« Mon fils, tout comme l’odeur de ta bouche est montée devant moi, montera l’odeur des lois de la Torah qui sortent de ta bouche vers le Ciel. »
(פרקי דרבי אליעזר פרק א, יב)
Note : L’histoire de Rabbi Eliezer ne s’arrête pas là. Voici la suite rapportée dans le Midrach :
Rabbi Yo’hanan lui demanda de nouveau :
« De qui es-tu le fils ? »
Il répondit :
« Je suis le fils de Hourkenos. »
Rabbi Yo’hanan reprit :
« Mais tu appartiens à une grande famille ! Tu ne me l’as pas dit. Par ta vie, aujourd’hui tu partageras mon repas chez moi. »
Il répondit :
« Mais j’ai déjà mangé chez Rabbi Yéhochoua ben ‘Hanania et Rabbi Yossé Hacohen. »
Le maître les fit venir, leur posa la question et ils répondirent :
« Eliezer n’a pas mangé chez nous aujourd’hui. »
Il s’avéra qu’il ne s’était pas nourri depuis huit jours. Il étudiait et révisait sans cesse ce qu’il avait appris.
Les enfants d’Hourkenos dirent à leur père :
« As-tu vu ce qu’a fait Eliezer ? Dans ta vieillesse, il t’a laissé et il s’est enfui à Jérusalem ! Monte à Jérusalem et dépossède-le de tes biens. »
Il se rendit à Jérusalem dans ce but et se présenta chez Rabbi Yo’hanan ben Zakaï, le prince d’Israël.
Il y trouva toutes les grandes personnalités de la ville : Nakdimon ben Gourion, ben Tsitsit Hakessat et Kalba Savoua.
Il s’avança, et on le fit venir parmi eux. Il prit place à côté de Rabbi Yo’hanan. Celui-ci regarda Rabbi Eliezer et lui dit :
« Mon fils, dis-nous une parole de Torah. »
Il répondit :
« Rabbi, cela ressemble à une citerne qui ne peut donner plus d’eau que ce qu’on y a mis. »
Le Rav reprit :
« Non, plutôt à une source dont jaillit de l’eau et qui peut produire plus d’eau qu’elle en accumule. Il en est de même pour toi, tu pourras parler de Torah plus que ce que tu as entendu et qui a été reçu au Sinaï ! Peut-être as-tu honte de moi ? »
Rabbi Yo’hanan se leva et se cacha.
Rabbi Eliezer se mit à parler, son visage était aussi rayonnant que le soleil et ses propos lumineux comme à leur dévoilement au Sinaï.
Rabbi Yo’hanan ben Zakaï revint sur ses pas et lui embrassa la tête et déclara :
« Soyez heureux, Avraham, Its’hak et Yaacov que Rabbi Eliezer soit de votre descendance. »
Hourkenos demanda :
« De qui parle-t-il ? »
On lui répondit :
« De ton fils Eliezer. »
Il leur répliqua :
« Ce n’est pas ainsi qu’il aurait dû dire, il aurait dû s’adresser à moi et déclarer que je devrais être heureux qu’il fasse partie de ma progéniture ! »
Au moment de sortir, Hourkenos se leva et dit :
« Je suis venu dans l’unique intention de déposséder mon fils Rabbi Eliezer de mes biens. Après ce que je viens de voir, je lui accorde la totalité de ce que je possède et mes autres enfants n’auront rien ! »
Rabbi Eliezer répondit :
« Si je voulais avoir des terres, de l’argent et de l’or, je ne les aurais demandés qu’à Hakadoch Baroukh Hou et Il me les aurait accordés comme en témoigne l’Écriture : « À D.ieu appartient la terre et ce qu’elle renferme » ou encore : « À Moi appartient l’argent, à Moi l’or dit l’Éternel. » Je n’ai recherché que la Torah selon le verset : « Précieux est pour moi l’enseignement de ta bouche, que des monceaux de pièces d’or et d’argent. » »
(פרקי דרבי אליעזר פרק א, יב – אבות דרבי נתן ו, יג – בראשית רבה מב, א)
Nous apprenons de ce passage que Rabbi Eliezer ignorait toute sagesse de Torah jusqu’à l’âge de 28 ans, au point de ne pas connaître le Chéma Israël ni la prière.
Il aurait dû se résigner car apprendre tout depuis le début demandait des efforts gigantesques. Malgré tout, il ne perdit pas espoir.
C’est pourquoi le Ciel fit en sorte qu’il s’appelle Eliezer, dont la valeur numérique est de 318, soit une unité de plus que le mot désespoir, allusion au fait qu’il avait triomphé de la klipa du désespoir.
Quel était le fond de la discussion entre Rabbi Eliezer et les Sages concernant la vache rousse ?
Rachi explique dans notre paracha au nom de Rabbi Moché Hadarchan que la mitsva de la vache rousse est une expiation pour la faute du veau d’or. Cela ressemble au fils d’une servante qui a souillé le palais du roi. Que vienne sa mère nettoyer les détritus ! Il en est de même, que vienne une vache pour faire expier la faute du veau d’or ! (רש »י במדבר יט, כב)
Le ‘Hatam Sofer explique que cette opinion reflète parfaitement celle des Sages puisqu’une vache est susceptible de donner naissance qu’à partir de l’âge de trois ans. (בכורות יט:) – Cependant, selon l’opinion de Rabbi Eliezer, la vache rousse est éligible à partir de l’âge de deux ans. Or à cet âge elle ne peut pas se reproduire. Par conséquent, elle n’incarne pas une expiation pour la faute du veau d’or comme une mère nettoyant les saletés laissées par son fils.
Le ‘Hatam Sofer explique que selon Rabbi Eliezer, le but du commandement de la vache rousse est de se souvenir de la faute du veau d’or qui était un décret divin visant à enseigner la voie du repentir comme cela est rapporté dans le Talmud : « Rabbi Yéhochoua ben Levi a enseigné : Israël a fait le veau uniquement pour donner un argument aux baal téchouva… il ne convenait pas à Israël de faire cet acte si ce n’est pour enseigner le repentir au peuple. » (ח »ס חלק א דף רח – עבודה זרה ד:)
Nous pouvons constater que l’opinion de Rabbi Eliezer est conforme avec l’essence même de sa néchama. En effet, son nom indique la capacité de triompher du désespoir qui lui a donné la force de commencer à étudier la Torah à 28 ans ! Ainsi, il soutient que la vache rousse n’a pas été conçue pour expier la faute du veau d’or qui était un décret divin plutôt afin d’enseigner la voie du repentir au peuple. La clé de voûte du repentir est de ne pas tomber entre les mains du mauvais penchant qui tente d’inciter l’homme à perdre espoir. Il le persuade que ses péchés contre D.ieu sont si nombreux que la réparation par le repentir est impossible. Par cela, il incite l’homme a persévérer dans la faute comme le dit le roi David : « Mes ennemis sombrent ! Beaucoup se dressent contre moi. Beaucoup disent à mon sujet : il n’a pas de secours à attendre de D.ieu ! » (תהילים ג, ב) L’homme doit croire sincèrement que le Créateur accepte le repentir de chaque juif, car Il accepte le repentir même d’un pêcheur qui est coupable d’idolâtrie.
À présent, nous comprenons pourquoi Hachem a choisi de prononcer la loi au nom de Rabbi Eliezer. En effet, grâce à cette loi, il est évident qu’Israël n’a pas fauté dans l’affaire du veau d’or, en vérité cela fut orchestré par décret divin afin d’enseigner publiquement la voie du repentir ! Le Créateur cherche par tous les moyens à défendre Israël comme un père qui prend la défense de son fils envers et contre tout !
Note : Nous pouvons à présent comprendre la réaction de Moché Rabbénou quand il entendit Hachem prononcer cette loi au nom de Rabbi Eliezer et qu’il lui demanda : « Que cela soit Ta volonté qu’il descende de moi. » En effet, Moché Rabbénou, le fidèle berger de D.ieu, était prêt à sacrifier sa vie pour sauver Israël de l’extermination en disant : pardonne-leur… sinon efface-moi du livre que Tu as écrit. » (שמות לב, לב) Quand il entendit que D.ieu apprécia la position de Rabbi Eliezer prouvant qu’Israël n’était pas à l’origine de la faute et que tout cela n’avait pour but que d’enseigner le repentir, Moché aspira à ce que ce défenseur d’Israël descende de lui pour le bien d’Israël afin de proclamer que le peuple pouvait se repentir même d’une faute aussi terrible que celle de l’idolâtrie !