» כִּי יִקָּרֵא קַן צִפּוֹר לְפָנֶיךָ בַּדֶּרֶךְ בְּכָל עֵץ אוֹ עַל הָאָרֶץ אֶפְרֹחִים אוֹ בֵיצִים וְהָאֵם רֹבֶצֶת עַל הָאֶפְרֹחִים אוֹ עַל הַבֵּיצִים לֹא תִקַּח הָאֵם עַל הַבָּנִים »
שַׁלֵּחַ תְּשַׁלַּח אֶת הָאֵם וְאֶת הַבָּנִים תִּקַּח לָךְ לְמַעַן יִיטַב לָךְ וְהַאֲרַכְתָּ יָמִים
« S’il arrive qu’un nid d’oiseaux soit devant toi sur le chemin, sur tout arbre ou sur la terre, des oisillons ou des œufs sur lesquels la mère soit posée, tu ne prendras pas la mère avec les petits. Renvoyer, tu renverras la mère et tu prendras les petits pour toi afin qu’il te soit accordé du bien et que tu rallonges tes jours. » (דברים כב, ו-ז)
Note : On ne doit pas chercher à accomplir cette mitsva à tout prix, mais elle doit se présenter d’elle-même. De plus, cela exclut les oiseaux domestiques. Seuls les oiseaux à l’état sauvage sont donc concernés. Cette mitsva concerne uniquement les oiseaux purs tels qu’ils sont définis par la Torah. Ceci est applicable aussi bien dans l’espace public que dans l’espace privé. (חולין קלט.) Celui qui prend la mère et ses petits transgresse ainsi un commandement négatif de la Torah. On devra renvoyer la mère jusqu’à ce qu’elle soit hors de notre portée. Même si la mère revient, on a le devoir de continuer de la renvoyer, jusqu’à 100 fois si nécessaire. (חולין קמא.) Si l’Écriture témoigne qu’il te sera fait du bien pour avoir accompli un commandement d’une telle facilité, qui ne nécessite pas de dépense financière, à plus forte raison en est-il pour les commandements difficiles de la Torah. (חולין קמב.)
Se présente à nous l’une des plus mystérieuses mitsvot de la Torah. Elle est si riche d’enseignements, de lois et de secrets, qu’elle mériterait carrément qu’un ouvrage entier lui soit dédié !
Le פקודיך הקדמה souligne, en rapportant le Ari Zal, que l’homme a le devoir d’accomplir tous les commandements par la pensée, par la parole et par l’action. (ע’ שער הגלגולים הקדמה יא) S’appuyant sur cet enseignement, il écrit : « Nous devons toujours, par la pensée, espérer accomplir des commandements en nous demandant quand aurons-nous l’opportunité de l’accomplir. Nous devons réfléchir et déduire de chaque élément la raison des commandements, en fonction de la part que D.ieu accordera à notre intelligence. » (דרך פקודיך הקדמה ג אות א)
Ainsi, nous aborderons cette mitsva par une réflexion sur l’une de ses raisons d’être profondes. Commençons par introduire les paroles du Midrach : « Celui qui met en pratique le commandement de « Renvoyer, tu renverras la mère » rapproche la venue du roi Machia’h, comme il est écrit : « Renvoie le bœuf et l’âne. » (ישעיה לב, כ) note Rabbi Tan’houma a enseigné que celui qui accomplit ce commandement précipite la venue d’Eliahou Hanavi, à propos duquel il est écrit : « Voici que Je vous enverrai Eliahou Hanavi. » (מלאכי ג, כ), et qui viendra pour vous consoler, comme il est écrit : « Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants. » (דברים רבה ו, ז – מלאכי , כא)
Note : Nous pouvons expliquer que pour apporter la réparation, deux Machia’h sont nécessaires : le Machia’h, fils de David, qui fait allusion à « l’âne » et le Machia’h, fils de Yossef, qui fait allusion au « taureau ». Le Machia’h ben Yossef soumettra la force du mauvais penchant masculin, d’après le secret du taureau, tandis que le Machia’h ben David viendra soumettre la force du mauvais penchant féminin.
Nous pouvons y ajouter l’enseignement du נועם מגדים qui observe qu’à chaque fois qu’il y a une délivrance dans le peuple juif, le nom des rédempteurs commence par les mêmes initialesא« ם : ainsi, à l’époque de l’exil en Égypte, il s’agissait de Moché et Aharon =אהרון משה ; à l’époque d’A’hachvéroch, c’était Esther et Mordékhaï = אסתר מרדכי et pour la délivrance future et finale, le plus rapidement possible, ce sera Eliahou et le Machia’h = אליהו משיח. Ceci est l’allusion contenue dans notre verset : « Renvoyer, tu renverras la mère = האם. » (ע’ נועם מגדים פרשת שלח)
Pour quelle raison cette mitsva en particulier a-t-elle la propriété de rapprocher la délivrance ?
Il est rapporté dans le Zohar Hakadoch que lorsque les enfants d’Israël accomplissent ce commandement consistant à séparer la mère de ses petits, en la renvoyant, la mère s’envole d’un endroit à l’autre et pleure sa souffrance. Il en est de même pour les oisillons qui crient et pleurent vers leur mère qui s’est éloignée d’eux. Ceci éveille la compassion et la grande miséricorde de l’Éternel vis-à-vis de la Présence divine et de Ses enfants car même la Chekhina a été exilée. C’est à ce moment-là que l’Éternel s’exclame : « C’est pour Moi, pour Mon Nom que Je le fais ! » (תיקוני זוהר ו דף כג. – ישעיה מח, יא)
À présent que nous comprenons mieux le rapport entre cette mitsva et la venue du rédempteur, nous pouvons également saisir l’enseignement de Rabbi Chimon bar Yo’haï qui explique dans le Zohar Hakadoch que le Machia’h se trouve dans un endroit du Gan Éden qui s’appelle קן ציפור qui signifie littéralement le nid de l’oiseau. Et lorsque la mitsva est accomplie, le roi Machia’h s’éveille pour sortir du jardin d’Éden afin de se dévoiler sur terre en Galilée. (ע’ זוהר שמות ז:)
Ainsi s’exclamait le Baal Chem Tov : « De grâce, Maître de l’univers, quand vas-Tu ouvrir le portail קן ציפור pour que le Machia’h en sorte, revêtu de ses habits de vengeance ? Quand est-ce que le Machia’h nous prendra en pitié ? Comme le rapporte le Midrach, le Machia’h se trouve accablé de grandes souffrances et les rois de la maison de David, ainsi que les prophètes d’Israël, le consolent pour qu’il puisse sortir en liberté et se défaire de ses chaînes de fer. C’est à ce propos qu’il est écrit : « Il redresse l’humble couché dans la poussière et fait remonter le pauvre. » (תהילים קיג, ז) Quand est-ce que se tiendra l’ange Mikhaël sur la montagne pour l’appeler et pour que vienne le rédempteur de Tsion. » (בעל שם טוב ראש השנה אות ז בשם כתר שם טוב אות תטו:)
Jusqu’ici, nous avons appris que le commandement de chiloua’h haken, qui consiste à renvoyer la mère de ses oisillons, a la capacité de libérer le roi Machia’h qui est enfermé dans le portail nommé קן ציפור. Ceci permettra ainsi de délivrer le Machia’h qui apportera la délivrance à tout Israël.
Par ailleurs, de multiples endroits du Talmud et du Midrach nous révèlent que le Machia’h est déjà venu dans le monde, comme il est rapporté : « Un jour, Rabbi Yéhochoua ben Lévi rencontra Eliahou Hanavi et lui posa la question : « Quand est-ce que viendra le Machia’h ? » Il répondit : « Tu n’as qu’à lui demander directement. » Eliahou Hanavi lui dévoila en effet qu’il se trouvait aux portes de la ville avec des pauvres gens et des malades. Lorsque Rabbi Yéhochoua ben Lévi trouva le Machia’h, il lui demanda : « Quand le maître viendra-t-il ? » Le Machia’h lui répondit : « Aujourd’hui. » Le lendemain, le Machia’h n’étant pas venu, Rabbi Yéhochoua ben Lévi demanda à Eliahou : « Le Machia’h m’aurait-il menti car il n’est pas venu ? » Eliahou lui répondit : « Mon fils, lorsqu’il t’a dit aujourd’hui, c’est à la condition que le peuple d’Israël se repente. » (סנהדרין צח.) Nous trouvons des enseignements du même ordre dans le Talmud de Jérusalem (ירושלמי ברכות פ »ב ה »ד) ainsi que dans les enseignements des Sages du Midrach. (איכה רבה א, נא)
D’après ces enseignements, comment comprendre que le Machia’h soit enfermé dans un portail du Gan Éden qui s’appelle קן ציפור = le nid de l’oiseau ? Le Machia’h est-il déjà venu dans le monde ? Viendra-t-il sans passer par le processus de la procréation, sous la forme d’un être de chair et de sang né d’un père et d’une mère ?
Rabbi ‘Haïm Vital זיע »א, fidèle élève du Ari Zal répond à toutes ces questions de façon extraordinaire dans son commentaire sur le Zohar Hakadoch : « Je suis extrêmement surpris ! Peut-on dire que le Machia’h ne sera pas engendré par un homme et une femme ? Il me semble, à mon humble avis, que le roi Machia’h sera évidemment un homme juste, engendré par un homme et une femme, qui grandira jusqu’au jour de la délivrance du côté droit et méritera par ses actes les cinq niveaux de l’âme : néfech, roua’h, néchama, ‘haya et yé’hida. C’est alors que ce jour-là, lorsque sera venu le temps, arrivera la néchama de la néchama qui est restée au jardin d’Éden et sera attribuée à cet homme juste qui, par conséquent, méritera d’être le rédempteur. Ceci sera comparable au parcours de Moché Rabbénou qui a été engendré par un homme et une femme, qui a grandi petit à petit jusqu’à ce qu’il complète toutes les parties de son âme puis mérita d’être le rédempteur. Ceci explique le verset : « L’Éternel m’a dit : tu es Mon fils, c’est Moi qui aujourd’hui t’ai engendré ! Demande-Moi et Je te donnerai des nations pour ton héritage… » (ע’ סוכה נב. – תהילים ב, ז) Ce verset s’applique à la partie de l’âme qui naîtra en ce jour pour sortir du Jardin d’Éden. Ceci est simple et évident pour tout celui qui est doté de discernement et de raison et qui connaît la Sagesse cachée. C’est en ce sens que le Zohar écrit : « Le roi Machia’h s’éveille pour sortir du jardin d’Éden et se rendre sur terre afin de se dévoiler en Galilée. » (ע’ זוהר שמות ז:) Car au commencement, il sera en état de somnolence et lorsqu’il recevra la néchama de la néchama s’éveillera en lui un supplément de force, de prophétie et d’intelligence qui l’éveilleront de son sommeil ! Tu dois bien saisir toutes ces notions ancestrales car tous les intellects ne sont pas capables de le supporter. » (ע’ אור החמא על זוהר שמות ז:)
À présent, rapportons les paroles de feu du ‘Hatam Sofer זיע »א sur le même sujet : «À propos de la venue du fils de David, il est nécessaire que je t’apporte une indication : tu dois savoir qu’il sera, comme l’a été Moché Rabénou, le premier rédempteur d’Israël, qui avait atteint l’âge de 80 ans sans savoir, ni même soupçonner en lui-même qu’il était le futur rédempteur d’Israël. Même lorsque Hakadoch Baroukh Hou se dévoila pour l’envoyer vers pharaon, il s’obstina et refusa d’accepter ce destin. Ainsi en sera-t-il pour le dernier rédempteur. Depuis la destruction du Temple, immédiatement, est né un individu dont la droiture et la justice convenaient pour qu’il devienne le rédempteur et lorsqu’est arrivé le moment de la délivrance, l’Éternel, béni soit Son Nom se dévoila à lui et lui envoya l’âme du Machia’h qui est enfouie et cachée dans les hauteurs jusqu’à sa venue. Tout comme nous avons trouvé à propos du roi Chaoul : après avoir été oint roi d’Israël, un souffle de sainteté et de prophétie l’a pénétré, qu’il ne ressentait pas auparavant. Ainsi en fut-il pour le premier rédempteur et ainsi en sera-t-il pour le dernier. Ce Juste en question est dans l’ignorance, de génération en génération, et de multiples Justes aptes à être le rédempteur sont morts à cause de nos grandes fautes sans que nous méritions qu’il puisse recevoir le souffle du Machia’h, non pas parce qu’il n’en avait pas le niveau mais à cause de la génération. Cependant, lorsqu’arrivera le moment où l’Éternel se dévoilera à lui comme Il se dévoila à Moché dans le buisson ardent, l’Éternel l’enverra vers Israël uniquement ou vers un roi comme pharaon, dans le but d’affranchir les enfants d’Israël du joug des nations. » (ע’ חתם סופר חלק ו סימן צח)
Nous apprenons de ces enseignements lumineux qu’il existe dans chaque génération un Juste qui possède le potentiel d’être le Machia’h, qui vient au monde de manière naturelle, par l’intermédiaire d’un homme et d’une femme mais qui ignore son destin. C’est seulement lorsque sera venu le moment choisi par l’Éternel que le Portail du Gan Éden délivrera la néchama de la néchama du Machia’h et incorporera, par un souffle divin, le Juste de la génération qui sera enfin couronné comme roi.
À présent, abordons la deuxième particularité singulière de cette mitsva dont nous trouvons une source dans le Midrach : « Il existe des mitsvot qui attribuent comme récompense la richesse, d’autres mitsvot qui attribuent comme récompense l’honneur. Quelle est donc la récompense de ce commandement ? Si l’homme n’a pas eu de garçon, des garçons lui seront donnés, comme il est écrit : « Renvoyer, tu renverras la mère. » (דברים כב, ז) et quelle récompense donneras-Tu ? « Et tu prendras les petits pour toi. » (דברים רבה ו, ו – שם)
Note : Ce sujet sera développé à part entière dans l’ouvrage sur le secret de la procréation, dans nos éditions Tsror Ha’haïm.
À propos de la mitsva de procréation, Rav Assi a enseigné que le fils de David, le Machia’h, ne viendra pas tant que ne sont pas réparées toutes les néchamot par leur venue au monde. (ע’ זוהר בראשית דף כח – עבודה זרה ה. – נדה יג: – יבמות סג:)
La mitsva de chiloua’h haken contient deux propriétés reliées à la même source : elle rapproche les jours de la délivrance et elle constitue également une ségoula particulière pour engendrer les garçons. Par conséquent, une fois que toutes les âmes seront venues au monde, cela inclura celle du Machia’h qui sera libéré du jardin d’Éden, comme l’a enseigné Rabbi Né’hounia ben Hakana. (ספר הבהיר סימן קפד)
Ceci va dans le sens de l’explication du Zohar Hakadoch qui explique que le termeקן = nid fait référence, par allusion, au corps tandis que le terme ציפור = oiseau fait référence à l’âme. (תיקוני זוהר ו דף כא.)
Note : Dans le Portail du Jardin d’Éden, appelé קן ציפור = le nid de l’oiseau, le Machia’h lève les yeux et observe les patriarches qui entrent dans les ruines du Temple de l’Éternel, jusqu’à ce qu’il aperçoive Ra’hel qui pleure abondamment, consolée par Hakadoch Baroukh Hou. Mais elle refuse toute consolation, comme il est écrit : « Ra’hel pleure ses enfants et ne veut pas se laisser consoler de ses fils perdus. » (ירמיהו לא, יד) C’est alors que le Machia’h pousse des cris amers en pleurant, et c’est le Gan Éden tout entier qui tremble. Tous les Justes qui s’y trouvent pleurent avec lui et l’Éternel leur fait le serment d’effacer la royauté des méchants du monde par l’intermédiaire du Machia’h qui apportera la vengeance à Israël et toutes sortes de bienfaits qu’Il attribuera dans l’avenir à Son peuple. (ע’ זוהר שמות ח.)
D’après ces explications, comment comprendre la totalité de notre verset ?
Ainsi, nous pouvons expliquer notre verset de la façon suivante. « S’il arrive qu’un nid d’oiseaux… » : si te vient à l’esprit le souvenir que dans le Portail קן ציפור, l’âme du Machia’h y est enfermée, « soit devant toi sur le chemin », sache qu’il est comme toi, en exil, qui est comparé au cheminement, « sur tout arbre », que tu sois une personne affairée à la Torah qui est comparée à l’Arbre de la vie (ברכות לב:) « ou sur la terre », que tu sois affairé à la subsistance qui provient de la terre, et que tu penses à la délivrance du Machia’h, sache qu’il se trouve avec « des oisillons ou des œufs » qui représentent toutes les âmes qui ne sont pas encore descendues du Trône de Gloire pour venir dans ce monde, et « que la mère soit posée sur les oisillons ou sur les œufs », il s’agit de Ra’hel notre matriarche qui implore la Miséricorde pour que toutes les âmes puissent sortir et naître dans le monde. (זוהר שמות ח.) Ainsi, l’Écriture nous avertit : « Tu ne prendras pas la mère avec les petits », la réparation ne pourra pas trouver sa finalité car Ra’hel notre matriarche couve les âmes qui ne sont pas encore arrivées, subvenant à tous leurs besoins. Par conséquent : « Renvoyer, tu renverras la mère », ainsi on renverra Ra’hel notre matriarche pour que toutes les âmes, ce qui inclut celle du Machia’h, puissent sortir et apporter la totale délivrance. Et si tu te demandes comment cela se réalise : « Et tu prendras les petits pour toi », en prenant pour toi les âmes, les enfants qui se trouvent encore dans les mondes supérieurs pour les faire descendre dans ce monde terrestre.
Il est révélé dans le Zohar Hakadoch que le Machia’h, à la fin des temps, sera David Hamélekh. (זוהר לך לך פב:)
En ce sens, Rabbi Pin’has de Korits זיע »א explique que le roi David a institué précisément 150 Psaumes, correspondant au Portail où se trouve le Machia’h, appeléקן = nid dont la valeur numérique est également de 150. (נופת צופים אות יד)
Ces éléments combinés nous permettront de comprendre l’orthographe énigmatique, contraire même aux règles de base, dans le verset exprimé par Isaïe le prophète, à propos du roi ‘Hizkiahou :
« לְםַרְבֵּה הַמִּשְׂרָה וּלְשָׁלוֹם אֵין קֵץ עַל כִּסֵּא דָוִד וְעַל מַמְלַכְתּוֹ »
« Son rôle est d’augmenter l’autorité divine, d’assurer une paix sans fin au trône de David et à sa dynastie. » (ישעיה ט, ו)
Pourquoi le premier mot de notre verset לְםַרְבֵּה = « augmenter » est-il écrit avec la lettre mem finale = ם au milieu du mot alors qu’il aurait dû être écrit avec une lettre mem ouverte = מ comme ceci לְמַרְבֵּה ?
Cette question a été posée naturellement par les Sages du Talmud : Rabbi Tan’houm a enseigné au nom de Bar Kapara : cette lettre fermée qui n’est pas à sa place nous indique que Hakadoch Baroukh Hou a voulu faire du roi ‘Hizkiaou le Machia’h, et du roi San’hériv, Gog et Magog. Note Toutefois, l’Attribut de rigueur est intervenu devant Hakadoch Baroukh Hou pour objecter : « Maître de l’univers, si déjà, du roi David, roi d’Israël qui a récité de nombreux cantiques et louanges devant Toi, Tu n’as pas fait le Machia’h, alors de ‘Hizkiaou, pour lequel Tu as accompli tous ces miracles et qui, malgré tout, n’a pas récité de cantiques de gratitude devant Toi, Tu ferais vraiment le Machia’h ? C’est à cause de cela que cette lettre a été fermée. » (סנהדרין צד.) Note
Note : Le Ben Ich ‘Haï זיע »א explique qu’à propos de la fin des temps, nos prophètes nous ont annoncé que le roi Gog enverra ses armées de Magog pour envahir la terre d’Israël. C’est alors que l’Éternel notre D.ieu se dévoilera au monde et détruira les armées d’invasion. Ainsi en fut-il à l’époque du roi San’hériv qui commença à envahir avec son armée la terre d’Israël jusqu’à Jérusalem et le roi ‘Hizkiaou, très grand Juste qui régnait sur le peuple juif. Ainsi, tous les éléments correspondaient à la description de nos prophètes. Tel est le sens de ce passage talmudique qui opère ce parallèle car cela aurait pu être la guerre finale de l’ère messianique. Néanmoins, la dimension potentielle messianique inhérente à ces événements ne s’est pas réalisée. Consulter l’ouvrage sur le secret de la fin des temps, dans nos éditions Tsror Ha’haïm.
Note : Le Talmud explique par la suite que de nombreux avocats viendront argumenter pour que vienne le Machia’h. C’est notamment le cas de la terre qui se proposa de faire une louange à la place du roi, pourvu que le Machia’h arrive. Toutefois, la conclusion de la décision divine se trouve dans l’Écriture : « J’ai déclaré : c’est Mon secret, c’est Mon secret ! » (ישעיה כד, טז) En effet, la période de la venue du Machia’h est un secret seulement connu de D.ieu. (פסחים נד:) Déjà Yaacov notre patriarche souhaitait dévoiler la date de la fin des temps (פסחים נו. – זוהר ויחי רלה.) et depuis cette époque, en passant par les prophètes, les Sages de la Michna et du Talmud, les Richonim jusqu’à nos maîtres contemporains, nombreux sont ceux qui ont calculé la date de la venue du Machia’h. Consulter la paracha de Béhar qui traite de ce sujet.
Le Mékoubal Rabbi Natan Chapira זיע »א, auteur du livre « מגלה עמוקות » explique le sens de cette énigme à travers un autre verset de l’Écriture :
« וָאֱהִי שׂבֵר בְּחוֹמֹת יְרוּשָׁלִַם אֲשֶׁר הֵמפְּרוּצִים הֵמ »
« J’ai inspecté les murailles de Jérusalem qui étaient en ruine. » (נחמיה ב, יג)
Dans le cas inverse du précédent verset, nous avons reçu ici par tradition que le mot הֵמ s’écrit avec la lettre mem ouverte = מ à la place d’une lettre mem finale = ם comme cela aurait dû être normalement écrit. En voici l’explication : le Machia’h est évoqué en allusion dans la lettre mem finale = ם du mot לְםַרְבֵּה = « augmenter » car le Machia’h est également une allusion au mem final = ם du premier homme de la création Adam = אדם qui représente sa troisième réincarnation, comme on en trouve une allusion dans les lettres qui le composent :
- Adam = אדם
- David = דוד
- Machia’h = משיח
Ainsi, dans le livre de Né’hémia le prophète, le terme הֵמ est écrit avec la lettre mem ouverte = מ en fin de mot afin de faire allusion au fait qu’à l’époque où les murailles de Jérusalem seront ébréchées, la lettre mem finale = ם du mot לְםַרְבֵּה se fermera, faisant ainsi allusion au Machia’h qui sera enfermé dans le קן ציפור = le nid de l’oiseau dans les mondes supérieurs. Par contre, si ce qui est fermé s’ouvre, c’est-à-dire que le Machia’h puisse sortir, alors la lettre mem finale = ם du mot לְםַרְבֵּה = « augmenter » retrouvera son orthographe originelle לְמַרְבֵּה = « augmenter » qui exprime le dévoilement divin de la fin des temps, comme il est écrit : « Son rôle est d’augmenter l’autorité divine, d’assurer une paix sans fin au trône de David et à sa dynastie. » (ישעיה ט, ו) tandis que la lettre mem finale = ם du mot הֵם fait référence aux murailles de Jérusalem qui seront de nouveau fermées de toutes parts. (מגלה עמוקות אופן קפ)
Note : Consulter le secret des murailles de Jérusalem, dans la paracha de Haazinou ainsi que dans Les secrets de Bein Hamétsarim et Les secrets de la procréation, dans nos éditions Tsror Ha’haïm.
Pour comprendre les paroles du Mékoubal, Rabbi Natan Chapira זיע »א, voici les explications merveilleuses du אגרא דכלה : « Ceci nous permet de comprendre le passage du Talmud suivant : Rabbi Simlaï enseigne : à quoi un fœtus dans le ventre de sa mère est-il comparable ? A un grand livre plié sur lui-même… Il mange de ce que sa mère mange et boit de ce que sa mère boit… Lorsque le moment de la naissance arrive, ce qui était fermé s’ouvre et ce qui était ouvert se ferme car s’il n’en était pas ainsi, il ne pourrait pas survivre… נדה ל:)) Il faut expliquer ces paroles de nos maîtres : « ce qui était fermé s’ouvre », il s’agit de la bouche qui était fermée lorsque le nourrisson était encore dans le ventre de sa mère, tandis que « ce qui était ouvert se ferme » fait référence au cordon ombilical qui sera sectionné puis cicatrisé pour devenir le nombril. » (אגרא דכלה וישב ד »ה ושמה)
Ainsi, l’exil est comparable à une grossesse et la délivrance à l’accouchement. Tel est le sens des paroles de nos maîtres que nous avons citées plus haut : « Le fils de David, le Machia’h, ne viendra pas tant que ne sont pas réparées toutes les néchamot par leur venue au monde. » (ע’ זוהר בראשית דף כח – עבודה זרה ה. – נדה יג: – יבמות סג:)
Enfin, pour conclure, nous pouvons remarquer que tous ces enseignements se résument en deux lettres : קץ qui est le terme se rapportant à la fin des temps, dévoilé par Yaacov notre patriarche. (פסחים נו. – זוהר ויחי רלה.) Nous pouvons remarquer que la mitsva קן ציפור que nous venons d’étudier présente les initiales du terme : קץ.