Le Maharal explique dans Ner Mitsva que la royauté de Yavan, (de la Grèce) n’accepte pas le Peuple d’Israël en tant que peuple proche d’Hachem. Après le don de la Thora, il y a eut la faute du veau d’or et le peuple d’Israël serait, d’après les Grecs, une autre entité et détachée de Hachem.

C’est pour cela qu’ils leur faisaient écrire sur les cornes de bélier (proche du veau) qui leur servaient alors de biberons: « Nous n’avons pas de part dans le Dieu d’Israël ». Le transcendant doit disparaître et laisser place uniquement à la science humaine, qui était elle-même la grande concurrente de la Thora.

Mais Yavan ne disparaît pas vraiment et laisse la place à Edom qui reprend les caractéristiques des autres royautés. Pour rappel, celle de Bavel, consistait à un pouvoir très dominant, et celle de la Perse par une avidité à satisfaire les envies de manger, boire, gagner de l’argent.

Edom doit être bien comprise dans nos esprits comme une royauté bien existante et réelle qui combine l’avidité aux plaisirs, à l’argent, à la domination et enfin à la science humaine qui s’érige contre la Thora. Cela est la combinaison des trois autres royautés.

Mais Edom à également sa caractéristique qui consiste à tuer et à détruire, casser tout ce qui existe.

On peut se poser la question et se demander si certains agissements de notre société s’apparentent à Yavan ou à Edom. Si Yavan se dresse face à Israël et lui fait la guerre, Edom veut tout détruire et finalement détruire Israël aussi.

Tout détruire n’est pas seulement physique. Cela pourra être la destruction des nations, de la famille, de la façon de gagner de l’argent, du lien avec notre entourage, de la concentration, de l’individu et j’en passe !

Aujourd’hui les nations ne sont plus, et sont réglementées de plus en plus par la mondialisation. Les nations sont complètement mélangées c’est le grand remplacement !

Les nations n’ont plus d’ADN ! Tout est fait pour faire émerger des familles qui ne le sont pas. Et tout est fait pour être addict à un quelconque appareil qui nous déconcentre et qui nous éloigne de notre propre « moi » (un peu comme les cornes de bélier) et d’une vraie relation avec des amis.

Mais finalement la pesanteur de la matière consiste à nous rendre paresseux, ne plus réfléchir, ne plus avoir la force de se remettre en question ou de contester, et finalement suivre le groupe. Bizarrement la destruction de l’individu est déjà très avancée, il suit le groupe ou le Rav et n’est plus.

Bien sûr le Rav est important mais en tant qu’individu pour avoir un regard extérieur sur sa vie, sortir du doute, apprendre mais aucunement par simple paresse!

Un Edom très fort ce sera un Edom avec une science (Grèce) très dominante, et un pouvoir très corrompu (Perse). Edom cherche la destruction de l’humain qui est dans l’homme, son éloignement d’une vie de famille, d’une vie avec des amis réels et si on veut aller plus loin, Edom pourrait tout simplement chercher à finir le monde, ce serait le Graal !

Israël n’a pas lutté contre l’avidité des Perses, ni contre les sciences humaines des Grecs, ni contre les massacres d’Edom, finalement l’idée c’est, de ne pas y adhérer ! De ne pas se faire influencer! Et cela grâce à la Thora orale qui démarre depuis Chimon haTsadik. Car à cette époque il n’y a point de révélation divine, ni par la prophéties, ni au Temple.

La véritable lumière c’est la lumière de la Thora qui est dans le cœur de chacun.

J’ai lu au nom de Rav Moché Chapira zatsal que chez soi, la maison, c’est le fameux domaine privé qui monte jusqu’au ciel, c’est l’endroit où l’on se retrouve avec soi-même. C’est à sa porte ou à sa fenêtre (à l’intérieur) que l’on allume la ‘Hanoukiyah pour pouvoir rayonner vers l’extérieur. C’est la construction de l’individu! La construction de la famille!

Le domaine public, lui, est profane, il interfère entre l’homme et lui-même, entre l’homme et ce qu’il veut être.

C’est même peut être la raison de l’interdiction de porter pendant le Chabbat un peu comme une séparation entre le Kodech et le ‘Hol, entre l’homme qui se retrouve et celui qui s’oublie, qui s’éparpille.

Qu’Hachem nous fasse des miracles et des merveilles et nous délivre de cette Galouth avec la venue du Machiah, Amen.

J. COHEN