« L’Eternel parla à Moché en disant : parle aux enfants d’Israël : lorsqu’une femme concevra et enfantera un mâle, elle sera impure durant sept jours, comme au jour de l’isolement de son flux. Au huitième jour, on circoncira la chair de son prépuce. » (ויקרא יב, ב-ג)
Rabbi Its’hak a enseigné, au nom de Rabbi Ami, que si la femme libère en premier sa semence, elle accouchera d’un garçon. En revanche, si l’homme libère le premier sa semence, elle accouchera d’une fille, comme il est écrit : « Lorsqu’une femme concevra et enfantera un mâle… » (שם) Cependant, les Sages n’ont pas expliqué la source de l’Ecriture sur cet enseignement, jusqu’à ce que Rabbi Tsadok vienne et explique qu’il est écrit dans la Torah : « Voici les fils de Léa, qu’elle enfanta à Yaacov à Padan Aram, ainsi que Dina sa fille. » (בראשית מו, טו) De ce fait, la Torah associe et attribue la naissance des garçons aux femmes tandis que la naissance des filles dépend des hommes. (נדה לא.)
Comment expliquer ces enseignements d’après les secrets de la Torah ?
Le Ari Zal nous enseigne que la semence de l’homme provient du cerveau. Le cerveau droit, la ‘hokhma, incarne le côté masculin, représenté par la lettre י du Nom divin .י-ה-ו-הTandis que le cerveau gauche, la bina, incarne le côté féminin, représenté par la première lettre ה du Nom divin .י-ה-ו-ה Se produit donc un premier zivoug entre les deux cerveaux de l’homme : celui qui représente le masculin et celui qui représente le féminin. La semence commence légèrement à se matérialiser dans le cervelet, le daat. Cette semence, avant de se matérialiser en tant que telle, est d’abord une lumière spirituelle incarnée par des Noms divins, jusqu’à ce qu’elle descende le long de la colonne vertébrale, incarnant la lettre ו, pour parvenir jusqu’à l’organe masculin, le yessod. Les deux premières lettres י-ה du Nom divin י-ה-ו-ה représentent également le père et la mère, alors que les deux dernières lettres ו-ה du Nom divin représentent les enfants : la lettre ו pour le garçon et la lettre ה pour la fille. (שער המצוות בראשית )
D’autre part, le Ari Zal dévoile : « La première lettre י, écrite pleinement, est composée de trois lettres .י-ו-ד Or, les Tikouné Zohar révèlent que la lettre י symbolise le père, le ו symbolise le fils tandis que le ד symbolise la fille. Il faut expliquer que l’essentiel de la semence du père est inclus dans la lettre י qui a pour valeur numérique 10, représentant les 10 sephirot du père. Ainsi, la semence émise par le père doit contenir, potentiellement, un côté masculin et un côté féminin, incarnés par les deux lettres ו-ד de la lettre י écrite pleinement, comme nous l’avons rapporté ci-dessus .י-ו-ד La lettre ו incluse dans sa semence donne donc la possibilité de donner naissance à un garçon quand la lettre ד offre la possibilité de donner naissance à une fille.» (עץ חיים שער יא פרק ו) Par conséquent, lorsqu’un homme émet sa semence, celle-ci contient inévitablement un côté masculin et un côté féminin qui ne font qu’un.
Le Ari Zal poursuit en nous expliquant que lorsque la semence pénètre à l’intérieur de la femme, la lettre ו incarnant un garçon potentiel entre en premier. Elle est suivie de la lettre ד qui incarne une fille potentielle. Ainsi, lorsque l’homme ensemence en premier, son épouse concevra une fille étant donné que le garçon potentiel incarné par la lettre ו est entré en premier. En effet, le côté masculin prédomine naturellement sur le côté féminin. Elle est suivie par la lettre ד incarnant une fille potentielle. Ainsi, lorsque l’homme ensemence en premier, c’est la fille potentielle qui sera fécondée et qui naîtra en premier. Il en va de même pour le raisonnement de Rachi sur la naissance de Yaacov et de Essav : « Prends un tube dont l’embouchure est étroite, places-y deux pierres, l’une après l’autre. Celle qui entre la première en ressortira la dernière et celle qui entre la dernière en sortira la première. Il se trouve donc qu’Essav, qui a été formé en dernier, est sorti le premier, tandis que Yaacov, qui a été formé le premier, est sorti le dernier.» (רש »י בראשית כה, כו) Ainsi, la lettre ד va finalement prédominer sur la lettre ו pour former la lettre ה du Nom divin י-ה-ו-ה qui représente le côté féminin. En effet, la lettre ו va se soumettre et s’inscrire sous le toit d’une grande lettre ד dominant une petite lettre וqui formera le petit segment gauche de la lettre ה. Ainsi, lorsque c’est l’homme qui ensemence le premier, c’est une fille qui sortira la première. (עולת תמיד דף מ ע »א – מבוא שערים ח »א פרק יח)
Cependant, si la femme émet sa semence la première, la situation va s’inverser, tout comme les lettres ו-ד qui vont devenir ד-ו. Ainsi, le potentiel génétique inclus dans la semence va modifier l’ordre établi et c’est la fille potentielle qui va entrer à l’intérieur de la matrice avant le garçon potentiel. Par conséquent, si la femme a semé la première, elle concevra un garçon.
Il s’agit du secret de l’enseignement de nos Sages : « Rabbi Yrmia ben Éléazar a enseigné : Hakadoch Baroukh Hou a créé Adam Harichon avec un côté mâle et un côté femelle joints dos à dos, comme il est écrit : « Qui m’a façonné, de l’arrière et de l’avant. » (ברכות סא.) L’expression utilisée par nos Sages דו que nous avons traduite par « double », est représentée par la lettre ד qui constitue le côté féminin inclus dans la semence, et la lettre ו qui constitue le côté masculin inclus dans la semence, comme nous l’avons expliqué ci-dessus. (עץ חיים שער יא פרק ו)
Nous pouvons conclure avec les paroles du Zohar Hakadoch qui rapporte que lorsque le Nom divin י-ה-ו-ה domine le Nom divin א-ד-נ-י pour donner la combinaison suivante י-א-ה-ד-ו-נ-ה-י, il s’agit de la Miséricorde et tel est le secret de la femme qui sécrète sa semence en premier, c’est-à-dire que la semence masculine va prendre le dessus sur la semence féminine. Dans ce cas, il est évident qu’elle engendrera un garçon. En revanche, si le Nom divin א-ד-נ-י domine le Nom divin י-ה-ו-ה donnant la combinaison א-י-ד-ה-נ-ו-י-ה, il s’agit de la rigueur et par conséquent, c’est l’homme qui a sécrété sa semence en premier. Ainsi, la semence féminine va dominer la semence masculine pour engendrer une fille. (זוהר ויגש רט.)