Don de la Torah

Les jours saints de Pessa’h sont maintenant derrière nous. Bientôt la fête de Chavouoth. Ces deux fêtes sont reliées par les jours du 'Omer.

Nos sages nous enseignent que nous sommes tous un même corps liés de façon très fort l’un à l’autre. Dans le ventre de sa mère, un ange enseigne au fœtus toute la Thora, mais quand il sort au grand air, l’ange lui donne un coup sur la bouche pour lui faire tout oublier.

Pourquoi donc lui enseigne-t-il la Thora si c’est pour la lui faire oublier par la suite?

Les mêmes sages disent que si l'ange ne la lui enseignait pas, quand le fœtus sera grand, il ne pourrait pas l’apprendre par lui même. L’ange lui a fait le premier labour et par la suite ça sera plus facile car son âme a déjà tout appris et, en étudiant, il ne fera que lever le voile déposé sur ses connaissances en Thora.

Cependant si le but est de connaitre la Thora, pourquoi alors la lui fait-il oublier?

Parce que le Saint béni soit-Il veut que l’on se fatigue. C’est sur les efforts que nous recevons notre salaire, et c’est ce que nous achetons vraiment et emportons avec nous dans l’autre monde.

Le résultat vient du Ciel mais le labeur dépend du Juif lui-même, combien s’investit-il dans l’étude et dans le travail de ses Midoth, améliore ses actes, fait attention à ses paroles et ses pensées. Quels sont les efforts qu'il fait pour se rapprocher du Tout Puissant…  Ainsi qu'il est dit : «Souviens-toi de la Thora de Moché mon serviteur»

Pourquoi la Thora est-elle appelée du nom de Moché ? Pourtant c’est l’Éternel qui l’a donnée.

C’est parce que Moché notre Maître, a travaillé dur pour faire sortir les Hébreux d’Égypte et les éduquer. Il s’est donné corps et âme, pour leur enseigner la Thora. Les kabbalistes nous enseignent que Pessa’h ressemble à la grossesse, les jours du 'Omer à un petit enfant, et la fête de Chavouoth à un homme. En d’autres termes, l’abondance spirituelle qui est déversée du Ciel à Pessa’h est immense. Le Saint béni soit-Il descend avec toute Sa Cour et on peut, ce jour-là, voir de grands miracles et même assister à la délivrance finale.

Tout n’est que cadeau, comme l’ange qui enseigne au fœtus sans que celui-ci ne fasse aucun effort.

Ainsi le second jour de Pessa’h, avec le début du compte du 'Omer, c’est le grand renouveau. La naissance du bébé a “occulté” l’abondance spirituelle car l’ange a frappé ses lèvres de son “doigt”.

Maintenant il va falloir travailler dur sur nous-mêmes pour nous parfaire afin de recevoir à nouveau ce qui est descendu à Pessa’h. C’est la raison pour laquelle nous lisons et apprenons les Pirké Avoth. De belles leçons de morale ! Il nous faudra aussi faire des efforts pour aimer notre prochain, Ahavath Yisraël.

Chaque jour qui passe la sentence se radoucie puis vient Lag Ba'Omer, jour de grande joie, on se sent soulagé.

Enfin, vient la fête de Chavouoth, la fête du don de la Thora, nous la recevons à nouveau avec une abondance spirituelle encore plus grande que la nuit de Pessa’h.

Nous comprenons alors pourquoi Pessa’h et le compte du Omer sont une préparation à Chavouot. D’ailleurs le Rav Ovadia Yossef Zatzoukal commentait le verset « Quand tu auras fait sortir ce peuple d’Egypte, vous adorerez l’Eternel sur cette montagne même» (Chemot 3:12) en disant que toute la sortie d’Egypte n’était que dans le but que l’on reçoive sur nous la Thora et les Mitzvoth.

En outre, comme vous le savez, tout ce qui se passe dans, ou à l’extérieur du ventre de la maman, influence sur la vie du fœtus, et par la suite sur le bébé qui va naître.

Ainsi justement à Pessa’h nous avons fait de notre mieux pour nous préparer et être aptes à recevoir l’abon­dance. Faire attention au ‘Hametz, acheter les meilleurs Cacherouyiot, et s’appliquer sur les Mitzvoth envers son prochain. Car le Chalom est le meilleur us­tensile pour recevoir la Bérakha. Tout cela afin de construire de bonnes bases spirituelles et matérielles pour toute l’année.

Bon compte du Omer et bonne fête de Chavouoth

Rav Ronnen Bakhar
Roch Kollel Beth Chelomo
Traduction de l'hébreu :
Aharon Nedjar