Pour la plupart, ils travaillent une demi-journée et étudient le reste du temps. Ils se retrouvent ensuite aux petites heures du vendredi matin pour étudier le Talmud ou la Hala’ha par petits groupes de deux ou de trois.
Vers 4h00, le Rav Ronnen Bakhar donne un cours de Kabalah pour les plus mystiques d’entre eux. Puis, c’est l’heure de la prière car le lever du soleil approche à grands pas.
Le Rav Bakhar, étudiant assidu du Beth Midrach Na’halat Its’hak du Rav Kadouri Zatsoukal, est aussi scribe l’après-midi et a entamé dernièrement l’écriture d’un Séfer Torah.
Il nous raconte comment est née son idée de créer ce Kollel de nuit : « J’ai toujours aimé étudier le jeudi soir jusqu’à très tard dans la nuit et quand j’ai observé les habitudes des grands sages de ce monde je me suis aperçu qu’ils étudiaient plutôt la deuxième parti de la nuit, pour ensuite profiter des bienfaits de la prière dès le lever du soleil (Netz).
J’ai donc décalé mes heures d’étude et à ma grande surprise, déjà deux étudiants étaient présents à “Netsa’h Israël” à 4h00 du matin. Comment faire profiter des bienfaits de cette étude et convaincre d’autres personnes de se lever en pleine nuit, en plein hiver, quand le lit est si doux et si chaud. Il fallait trouver un moyen pour les intéresser à nous rejoindre.
Au début je leur offrais des paniers de provision pour honorer le Chabbat mais mes économies se sont rapidement révélées insuffisantes. C’est alors que j’ai fais appel au Rav de la synagogue, le Rav Gamlieli, élève du Rav Ben-Tsion Abba Chaoul Zatsoukal, qui a lancé le Chabbat suivant un appel de don. Le but étant de payer quelques dizaines de shekels à trois ou quatre étudiants qui formerait le noyau dur pour entrainer les autres.
Notre ami Salomon Chachoua s’est tout de suite porté volontaire pour financer le projet, mais à une condition, il fallait réunir un Minyan pour que l’étude soit plus forte. Nous avons pu assister alors à un miracle. Dès les premières nuits, une dizaine des meilleurs Talmidé ‘Hakhamim de notre synagogue étaient présents et déjà on accourait des quartiers alentours, faisant rayonner notre synagogue à tout Ramot ». Cette initiative, fut accueillie avec grand enthousiasme par le Rav Gamlieli.
Il est écrit dans le Saint Zohar que depuis que le deuxième Temple à été détruit, la Ché’hina est en exil à cause de nos nombreuses fautes et c’est la source de tous nos problèmes. De la même manière que le Saint-bénit-soit-Il est descendu avec Yaakov notre père en Egypte, Il descend avec nous dans tous les exils.
Ainsi comme Il a dit à Moshé Rabénou, « Je serai qui Je serai : Moi qui suis avec eux dans la détresse présente, Je serai avec eux dans leur asservissement par d’autres empires (Rachi Chemot chapitre 3, verset 14) ».
Toute les nuits après minuit, la Chékhina quitte son trône céleste et descend dans notre monde pour être vraiment parmi nous et nous aider. Ainsi qu’il est dit : « Be-Tsaratam, lo Tsar: dans toutes leurs souffrances, Il a souffert avec eux (Isaïe 63-9) ».
Et dans la Hagada de Pessa’h, nous pouvons lire : « Ve-Hi-chéâmda… C’est cette Providence qui a assisté nos pères et nous même ». Le Ari Zal nous explique “Hi” c’est la Présence divine qui nous aide et nous assiste dans toute les générations comme une mère s’inquiète pour son fils. Aussi dans le Choul’han Arou’h, il est marqué que toute personne craignant D.ieu doit se lever la nuit pour s’associer à la détresse de la Présence divine et de dire le Tikoun ‘Hatsot.
Le Ari HaKadoch rajoute que les personnes qui étudient la nuit aide la Chékhina à remonter vers son trône et y siéger pour la prière du matin. Surtout la nuit de jeudi à vendredi (le 6ème jour) qui symbolise le Yessod et englobe toutes les autres nuits de la semaine.
« Nous faisons en sorte de citer tous les noms des donateurs de Beth Chelomo ainsi que leurs demandes de bénédiction à la fin de notre étude et juste avant la prière du matin au Netz. Je suis certain que par le mérite de cette étude et de la sainteté de nos élèves, vos demandes seront écoutées et exaucées ». Nous assure le Rav Ronen Bakhar.
Propos recueillis et traduits par Aharon Nedjar
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